Rabat-joie: Noël, ça pollue!

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Rabat-joieNoël, ça pollue!

Si les lumières de Noël vous mettent des étoiles plein les yeux, gare! Les défenseurs de l'environnement vous rappellent à l'ordre.

par
Pascale Bieri
Les guirlandes lumineuses, comme ici à Zurich, c'est beau. Mais, trop nombreuses, elles consomment beaucoup d'énergie.

Les guirlandes lumineuses, comme ici à Zurich, c'est beau. Mais, trop nombreuses, elles consomment beaucoup d'énergie.

Christian Merz, Keystone

Des lumières plein les rues – et les maisons! – des paillettes, une débauche de cadeaux et de papiers d'emballage… C'est aussi – et surtout – ça, aujourd'hui, la magie de Noël. Mais peut-on encore s'en réjouir?

Car, si la laïcité neutralise de plus en plus l'aspect religieux de la fête, un autre courant, vert celui-là, commence à donner vraiment mauvaise conscience à ceux qui apprécient le côté festif de Noël. Avec tout le gaspillage et la pollution qui s'ensuivent.

Ainsi, à Genève, Carole Froelich égrène les marchés de Noël avec une pétition réclamant l'arrêt des illuminations de rue. «L'origine de cette tradition remonte à 1882, avec la création de la première guirlande électrique par un proche de Thomas Edison. Ça a été un coup marketing qui est devenu une tradition, et qui permet d'augmenter les ventes. Aujourd'hui, avec les problèmes énergétiques que l'on connaît, ça n'a plus de sens. Un changement est nécessaire à notre survie.»

Une initiative parmi d'autres. Car ailleurs, aussi, on dénonce le coût de cette «débauche énergétique». À Paris, par exemple, on estime la facture des lumières de Noël à 2,5 millions d'euros (2,9 millions de francs). En Allemagne, il ressort que les illuminations, pour l'ensemble du pays, ont nécessité l'utilisation de 8,5 milliards d'ampoules, engendrant une consommation supplémentaire de 500 millions de kWh. Et on ne parle pas là de la pollution lumineuse…

À côté de cela, on nous martèle de bilan carbone. Le Planetoscope, par exemple, s'est amusé à calculer les émissions de CO2 produites par… la tournée mondiale du Père Noël (en incluant fabrication des jouets, emballages, déplacements, etc.). Résultat: 17,2 tonnes. Soit 15 allers-retours Genève-Pékin. Un Institut de Stockholm a également enregistré de forts pics de pollution, dans de nombreuses villes, le jour de Noël. On continue? Selon une autre étude, on découvre qu'il faut une forêt de 360 000 arbres, en France, rien que pour emballer les cadeaux.

Même les paillettes sont dans le collimateur des défenseurs d'un Noël durable. Omniprésentes dans le maquillage, les décorations, sur les boules de Noël ou encore les papiers cadeaux, elles, sont en effet terriblement polluantes. À tel point que de nombreux scientifiques se mobilisent pour réclamer leur interdiction. Car, si on les retrouve, un peu partout – vêtements, canapés – des mois après les Fêtes, la plupart d'entre elles finissent dans l'environnement, et plus particulièrement dans les mers ou les océans. Là, ces microparticules de plastique sont englouties par les poissons qui les confondent avec de la nourriture.

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