DÉCOUVERTENos ancêtres les Belges
L'analyse d'ADN préhistorique montre que les Européens descendent tous d'une population qui vivait dans le Plat Pays.
- par
- Michel Pralong

Le groupe de Belgique s'est répandu en Europe. On lui doit notamment les peintures de la grotte Chauvet (F).
L'homme anatomiquement semblable à nous est arrivé en Europe il y a 45 000 ans. Mais sa propagation géographique jusqu'à l'apparition de l'agriculture est très mal connue. De nombreux squelettes datant de cette longue période, entre – 45 000 et – 7000 ans avant notre ère, ont été découverts de l'Espagne jusqu'à l'est de l'Asie. Trouver des liens entre eux n'était pas facile, très peu d'échantillons d'ADN étant utilisables.
Grâce à une nouvelle méthode, une équipe de l'Université Harvard est parvenue élargir le champ de recherche à 52 séquences d'ADN pour les comparer entre elles. Elle a ainsi pu déterminer qu'un groupe vivant il y a 35 000 ans, dont des ossements ont été trouvés dans les grottes de Goyet, près de Namur, en Belgique, serait la source de l'homme moderne européen. Il appartenait à la culture aurignacienne dont on retrouve notamment des traces dans les peintures de la grotte Chauvet, en France.
Mais d'autres peuplades vivaient à son époque dans la région, comme celle, moins avancée, du gravettien, très présente entre – 30 000 et – 20 000. Elle partage toutefois nettement moins de similitudes avec nous.
L'étude a également montré que cette souche «belge», qui a survécu aux périodes de glaciation, s'est étendue jusqu'en Espagne (on en retrouve des traces vers – 19 000), avant de se répandre ensuite vers l'Europe centrale.
Un outil précieux
Pour Werner Müller, archéozoologue à l'Université de Neuchâtel, si cette étude apporte des précisions intéressantes, il reste encore beaucoup à faire pour déterminer précisément l'évolution des populations de l'époque. Ainsi que leurs liens avec l'Asie. Mais la banque de données d'ADN s'est désormais considérablement enrichie et constituera un outil précieux à l'avenir.