Publié

dopageNouveau président, nouveau code, nouveaux jalons pour la lutte contre le dopage (PRESENTATION)

La conférence mondiale sur le dopage s'achève vendredi par l'adoption d'un nouveau code mondial qui, sous la houlette de Craig Reedie, futur président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) issu du monde sportif, va poser les jalons de la lutte antidopage pour prochaines années.

Après six ans de présidence, l'ancien ministre australien John Fahey s'apprête donc à passer la main au Britannique Craig Reedie, au nom de l'équilibre de l'AMA que le mouvement sportif et les gouvernements financent à parts égales depuis 2002. Reedie, ancien joueur de badminton et ancien président du comité olympique britannique, prendra officiellement ses fonctions au 1er janvier 2014. Et dès l'année suivante, aura à sa disposition un outil entièrement revu, à travers le code mondial antidopage nouvelle version. Celui-ci va être adopté vendredi et apporte de profonds changements dans l'échelle des sanctions, avec en particulier le passage de deux à quatre ans de suspension pour une première violation, à moins qu'elle ne soit pas intentionnelle. Cette mesure aura pour effet d'écarter de fait de l'édition suivante des jeux Olympiques les sportifs convaincus de dopage. Mais alors même que le code va être adopté, des voix s'élèvent déjà pour regretter certaines modalités. "Alors que l'objectif affiché du nouveau code concernant les sanctions est de les rallonger, plus particulièrement avec une suspension de quatre ans qui est la norme, il y a un risque significatif que les dispositions spécifiques du Code affaiblissent cet objectif et, dans les faits, jouent contre la réalisation de ce but", a souligné la Canadienne Abby Hoffman, membre de la Commission médicale et antidopage de l'IAAF, la fédération internationale d'athlétisme qui a pourtant fortement poussé pour revenir à 4 ans de suspension. Selon elle, il suffira aux athlètes poursuivis de convaincre les instances antidopage qu'ils n'avaient pas l'intention de se doper, sans en apporter la preuve, pour obtenir une réduction de leur sanction à deux ans de suspension. "Dans 95% des cas que nous traitons, l'athlète nie catégoriquement et la faute est généralement attribuée à un entraîneur, un docteur ou un autre tiers qui se sacrifie", a raconté Abby Hoffman. Aussi, l'athlétisme craint-il que les nouvelles dispositions "serviront juste à rendre les procédures plus compliquées et coûteuses en temps et en finances qu'elles ne l'étaient déjà". Le code révisé, qui entrera en vigueur en 2015, comporte d'autres nouveautés. Il va par exemple faciliter le pouvoir d'investigation dévolu à l'AMA, donner une plus grande place au profilage des sportifs, s'intéresser davantage à leur entourage et, de manière globale, permettre de rendre les tests plus efficaces tout en rationalisant les rôles et les interactions entre les différents acteurs de la lutte antidopage. Et ces mesures ne sont pas du luxe: alors que le nombre de tests sont passés de 150.000 par an avant la création de l'AMA à environ 250.000 actuellement, le pourcentage de cas positifs n'a pas bougé. En excluant les cas de marijuana, de médicaments reliés à l'asthme et les glucocorticoïdes, c'est même moins d'1% des contrôles qui donne lieu à un résultat anormal, selon un rapport mandaté par l'AMA en mai, qui pointait le manque de volonté générale pour attraper les tricheurs. fbr/ig

(AFP)

Ton opinion