SantéNouvelle arme potentielle contre la malaria
Une équipe franco-britannique a découvert une possible nouvelle arme contre le plus virulent des parasites causant le paludisme et qui tue chaque année des milliers de personnes dans le monde.

Le Plasmodium falciparum à son stade mérozoïte.
"Des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec l'Imperial College de Londres, ont synthétisé deux composés capables d'enrayer rapidement et de manière irréversible la croissance de Plasmodium falciparum durant toutes les phases sanguines de son cycle de vie", indique jeudi un communiquédu CNRS et de l'Institut Pasteur.
Le Plasmodium falciparum est l'un des parasites transmis par des piqûres de moustiques qui cause la malaria. C'est le plus pathogène et celui qui est responsable de l'essentiel des cas mortels.
Les deux molécules synthétisées, BIX-01294 et TM2-115 "entraînent toutes les deux, rapidement et de manière irréversible, la mort du parasite", souligne le communiqué. Lors d'essais in vitro, les chercheurs ont pu constater qu'après 12 heures d'incubation, BIX-01294 "provoquait la disparition totale de P. falciparum".
En outre des essais in vivo sur des souris ont montré que l'administration de TM2-115 entraînait une nette diminution de la présence d'un type de Plasmodium, le P. berghei, qui infecte les rongeurs.
Les deux molécules ont un mode d'action similaire et ces travaux, dirigés par Artur Scherf (Unité de Biologie des Interactions Hôte-Parasite de l'Institut Pasteur/CNRS) ouvrent la voie à une possible "nouvelle classe de cible thérapeutique pour la mise au point de traitements efficaces".
Les chercheurs estiment que la molécule BIX-01294, qui est en fait un inhibiteur, pourrait également agir contre les autres espèces de Plasmodium qui provoquent chez l'homme des formes généralement plus bénignes de paludisme.
Aucun vaccin n'est aujourd'hui disponible contre le paludisme et plusieurs molécules anti-malaria sont actuellement utilisées à des fins préventives et thérapeutiques. Mais les résistances de plus en plus nombreuses observées ces dernières années aux traitements standard, rendent nécessaire la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux traitements.
Ces travaux ont été publiés cette semaine dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS).