Irlande du NordNouvelle inculpation dans l’affaire Lyra McKee
Un nouveau suspect a été arrêté dans l’affaire du meurtre de la journaliste britannique lors d’affrontements à Londonderry en avril dernier.

Le suspect a été arrêté mercredi à Londonderry, ville située à la frontière irlandaise.
Un homme de 27 ans a été inculpé pour des infractions à la législation sur les armes dans l’enquête sur la mort de la journaliste Lyra McKee, tuée par balle lors d’affrontements à Londonderry entre dissidents républicains et forces de l’ordre en avril 2019, a annoncé la police nord-irlandaise.
Circonstances suspectes
Le suspect a été inculpé pour possession d’arme à feu avec intention de mettre en danger la vie d’autrui et possession d’arme à feu dans des circonstances suspectes. Il doit être présenté jeudi par visioconférence à un tribunal de Londonderry, selon un communiqué de la police mercredi soir.
Il avait été arrêté mercredi à Londonderry (Derry pour les nationalistes irlandais), ville située à la frontière irlandaise. Lyra McKee, 29 ans, a été tuée par balle le 18 avril 2019 dans le quartier catholique de Creggan, à Londonderry.
«À côté des forces ennemies»
Un suspect âgé de 52 ans, Paul McIntyre, avait déjà été inculpé pour meurtre mi-février. Selon son avocat, il était mis en cause après avoir ramassé les douilles de la balle liée au meurtre, mais n’est pas le tireur. L’arme du crime avait été retrouvée et identifiée mi-juin.
Un groupe dissident républicain, la Nouvelle IRA, avait reconnu sa responsabilité dans la mort de la jeune femme, dans une déclaration au quotidien The Irish News, arguant qu’elle se «tenait à côté des forces ennemies» en référence aux forces de police. Le groupe avait adressé «ses sincères et entières excuses» à ses proches.
De douloureux souvenirs
Le décès de Lyra McKee avait provoqué une vive émotion, ravivant le souvenir des «Troubles» qui ont déchiré la province britannique d'Irlande du Nord pendant trois décennies.
Ces violences entre républicains nationalistes(catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique, impliquant l’armée britannique, ont fait quelque 3’500 morts avant de prendre fin grâce à l’accord de paix du Vendredi saint de 1998.
L’accord avait alors imposé un retrait des forces britanniques et le désarmement de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Mais des républicains dissidents, luttant pour la réunification de l’Irlande par les armes, comme le groupe Nouvelle IRA, créé en 2012, restent actifs.