Iran/ Etats-UnisNouvelles sanctions US: Khamenei fustige Trump
Téhéran est en colère après la décision des Etats-Unis d'établir des sanctions plus draconiennes contre l'Iran, dès lundi.

«Ce nouveau président américain (...) a discrédité ce qui restait du prestige des Etats-Unis et de la démocratie», a dit le guide iranien.
A deux jours de l'entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines, le guide suprême d'Iran Ali Khamenei a accusé samedi le président Donald Trump d'avoir «discrédité» les Etats-Unis qui selon lui seront les ultimes perdants de cette politique.
Six mois après avoir claqué la porte de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, les Etats-Unis ont confirmé qu'ils rétabliraient lundi leurs sanctions les plus draconiennes contre Téhéran, visant le pétrole et les banques.
Adoptant une politique hostile à l'Iran depuis son accession au pouvoir, M. Trump, pour qui cet accord nucléaire est mauvais, avait fait imposer en août dernier une première série de sanctions économiques contre Téhéran.
L'Union européenne, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, signataires avec la Chine et la Russie de l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ont dit regretter la décision américaine. Toutes ses sanctions avaient été levées dans le cadre de l'accord nucléaire.
«Ce nouveau président américain (...) a discrédité ce qui restait du prestige des Etats-Unis et de la démocratie», a dit le guide iranien sur son compte Twitter en parlant de M. Trump. «Le pouvoir de contraindre des Etats-Unis, en utilisant leur puissance économique et militaire est aussi en déclin», selon lui.
Premier personnage de l'Etat iranien et ultime décideur dans les dossiers sensibles, l'ayatollah Khamenei a fustigé la politique américaine. «La dispute entre les Etats-Unis et l'Iran dure depuis 40 ans, et les Etats-Unis ont agi beaucoup contre nous», a-t-il souligné en dénonçant «une guerre militaire, économique et médiatique».
- «Mépris» -
Selon l'ayatollah Khamenei, «dans cette dispute, les perdants sont les Etats-Unis et le vainqueur est la République islamique».
Le ministère iranien des Affaires étrangères a jugé pour sa part que les sanctions américaines constituaient une violation de l'accord nucléaire et des résolutions de l'ONU ainsi qu'«un mépris des valeurs humaines, morales et éthiques».
Il a salué en revanche la position des Européens «dont dépend la survie de l'accord», l'UE envisageant de créer un mécanisme pour continuer à acheter du pétrole à l'Iran malgré les sanctions.
Les Etats-Unis sont l'ennemi juré de la République islamique d'Iran et les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues depuis 1980.
Le président iranien Hassan Rohani, artisan de l'accord nucléaire, avait entamé un très timide rapprochement avec l'administration américaine de Barack Obama avec la signature du texte historique qui avait alors mis fin à des années d'isolement de l'Iran. Mais l'élection de M. Trump, qui dès sa campagne électorale a été l'un des principaux détracteurs de l'Iran et de l'accord nucléaire, a changé la donne.
«Le président Donald Trump réimpose les sanctions les plus dures jamais adoptées» pour faire plier l'Iran, a annoncé vendredi la Maison Blanche. M. Trump a expliqué que «l'objectif est de forcer le régime (iranien) à faire un choix clair: soit abandonner son comportement destructeur soit continuer sur le chemin du désastre économique».
- «Pas de négociations» -
Les nouvelles sanctions prévoient de sanctionner, en leur barrant l'accès au marché américain, tous les pays ou entreprises qui continueront d'acheter du pétrole iranien ou d'échanger avec les banques de la République islamique. «L'objectif est de priver le régime des revenus qu'il utilise pour semer la mort et la destruction à travers le monde», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, alors que les Etats-Unis cherchent à stopper le programme balistique de l'Iran ainsi que son influence au Moyen-Orient.
Huit pays seront toutefois autorisés à continuer d'acheter du pétrole iranien pendant au moins six mois supplémentaires. La liste de ces pays sera connue lundi. Selon le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, les Etats-Unis souhaitaient couper les établissements financiers iraniens frappés par des sanctions du circuit bancaire international Swift, un maillon essentiel du système financier.
Malgré l'animosité, M. Trump répète qu'il est prêt à rencontrer les dirigeants iraniens pour négocier un accord global sur la base de 12 conditions américaines: des restrictions beaucoup plus fermes et durables sur le nucléaire, mais également la fin de la prolifération de missiles et des activités jugées «déstabilisatrices» de Téhéran au Moyen-Orient (Syrie, Yémen, Liban...).
«Nous restons prêts à parvenir à un nouvel accord, plus complet avec l'Iran», a répété M. Trump vendredi. Mais les Iraniens avaient déjà dit rejeter un dialogue avec Washington. «Il n'y aura pas de négociations avec les Etats-Unis», avait lancé clairement en août l'ayatollah Khamenei.
Netanyahu félicite Trump pour les sanctions contre l'Iran
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié samedi d'initiative «historique» la décision du président américain Donald Trump de réimposer des sanctions économiques contre l'Iran, considéré comme l'ennemi numéro un de l'Etat hébreu.
«Merci président Trump pour cette initiative historique. Les sanctions arrivent vraiment», s'est félicité M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau.
«Depuis des années, je lance des appels pour que les sanctions soient de nouveau intégralement imposées contre le régime meurtrier et assassin iranien qui menace le monde entier», a-t-il ajouté.
«Les effets des sanctions initiales (imposées par Washington) se font déjà sentir, le rial chute, l'économie iranienne décline et les résultats sont évidents», a-t-il encore dit.
Six mois après avoir claqué la porte de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015, les Etats-Unis ont confirmé vendredi qu'ils rétabliraient lundi leurs sanctions les plus draconiennes contre Téhéran.
Adoptant une politique hostile à l'Iran depuis son accession au pouvoir, M. Trump avait fait imposer en août dernier une première série de sanctions économiques contre Téhéran.
L'Union européenne (UE), la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, signataires de l'accord de 2015 censé empêcher les autorités iraniennes de se doter de la bombe atomique, ont dit regretter la dernière décision américaine.