PharmaceutiqueNovartis a connu la croissance en 2017
Pour l'année en cours, la multinationale rhénane s'attend à réaliser un chiffre d'affaires affichant une hausse entre 1 et 5%.

Le groupe pharmaceutique bâlois a gagné en rentabilité en 2017.
Novartis a connu une année de croissance en 2017. Malgré l'effet négatif de la concurrence des génériques et des prix, les ventes du groupe pharmaceutique bâlois ont légèrement augmenté. Le bénéfice est également en hausse de 15% à 7,7 milliards de dollars (7,3 milliards de francs).
«Novartis a eu une bonne année 2017. Cosentyx (médicament contre l'arthrite psoriasique, la spondylarthrite ankylosante et le psoriasis en plaques) a atteint le statut de blockbuster multiple, Entresto (insuffisance cardiaque) a vu ses ventes dépasser les 500 millions de dollars et Alcon a retrouvé la croissance», a déclaré Joseph Jimenez, directeur général en partance, dans le communiqué diffusé mercredi.
Le chiffre d'affaires de Novartis a augmenté en 2017 de 1% à 49,11 milliards de dollars. «La croissance en volume de 7 points de pourcentage (à taux de change constants), comprenant la progression de Cosentyx et d'Entresto, a été en partie contre-balancée par l'effet négatif de la concurrence des génériques (-3 points) et des prix (-2 points)», précise groupe.
Les médicaments récemment lancés par Novartis sont parvenus à surcompenser la perte de revenus du traditionnel mais vieillissant moteur de vente: le Glivec. Le chiffre d'affaires de cet anti-cancéreux a dévissé de 42% en 2017, passant en dessous des 2 milliard, contre encore largement plus de 3 milliards 2016.
Génériques: recul aux Etats-Unis
L'unité Innovative Medicines, qui regroupe les activités pharmaceutiques traditionnelles, a vu son chiffre d'affaires net progresser de 1% au cours de l'exercice à 33 milliards de dollars. Sandoz, dédiée aux génériques, a enregistré un recul de 1% (-2% à taux de change constants) à 10,1 milliards.
Aux Etats-Unis, les ventes ont reculé de 12%, principalement en raison de la hausse de la pression sur les prix. Hors Etats-Unis, le chiffre d'affaires de Sandoz progresse de 4% à taux de change constants.
Au cours du seul quatrième trimestre de l'an dernier, les ventes du groupe ont progressé de 5% en comparaison annuelle pour se fixer à 12,92 milliards de dollars. Le bénéfice net a plus que doublé pour sa part ( 111%) pour s'inscrire à 1,98 milliard.
Moteurs de croissance
Sur l'ensemble de l'année, le bénéfice net a été soutenu par une hausse du résultat opérationnel et de la quote-part dans le résultat net des entreprises mises en équivalence. L'exercice précédent a compris des charges exceptionnelles liées à une perte de réévaluation de 0,3 milliard de dollars au Venezuela.
Le résultat opérationnel a grimpé de 4% à 8,6 milliards de dollars. «Les moteurs de croissance, la productivité, la baisse des amortissements et un gain provenant d'un paiement d'étape dépendant des ventes lié à la cession, en 2015, des vaccins à GSK ont plus que compensé l'érosion des ventes dues aux génériques», ajoute Novartis.
Le résultat opérationnel core (de base) s'est toutefois inscrit en recul de 1% à 12,9 milliards de dollars. En mai dernier, le groupe a annoncé la fermeture de deux sites de production à Bâle d'ici un an et demi et la volonté de supprimer ou de relocaliser 500 emplois sur un total de 10'000 à Bâle. En Suisse, le groupe compte 13'000 personnes.
Pas de décision pour Alcon
Concernant la division ophtalmologique Alcon en redressement, son chiffre d'affaires a grimpé en 2017 de 4% à 6 milliards de dollars. La perte opérationnelle s'est toutefois aggravée, atteignant 190 millions de dollars, contre 132 millions en 2016.
Novartis estime que cette division a «accompli des progrès importants» durant l'année. Pour parvenir à une décision finale sur cette unité, le groupe explique qu'il faut que la croissance des ventes et que l'amélioration de sa marge se poursuivent sur plusieurs trimestres. Une action potentielle «est peu probable avant le 1er semestre 2019». Le groupe va proposer le versement d'un dividende de 2,80 francs par action au titre de l'exercice 2017, en hausse de 2%. A la Bourse suisse, l'action a ouvert en hausse, tout comme le marché.
En ce qui concerne 2018, la multinationale rhénane s'attend à réaliser un chiffre d'affaires présentant un taux de croissance à un chiffre entre le bas et le milieu de la fourchette (soit entre 1 et 5%), en monnaies locales.
Dès le 1er février, Joseph Jimenez va passer la main à Vas Narasimhan. Ce dernier a expliqué que «ces priorités seront de mener la prochaine phase de croissance en renforçant les activités opérationnelles, en réalisant plus d'innovations révolutionnaires, (...) et en transformant notre culture d'entreprise».
La rémunération du patron a augmenté
Le directeur général de Novartis Joseph Jimenez a gagné en 2017 13,1 millions de francs. C'est plus que l'année précédente où sa rémunération avait atteint près de 12 millions.
La rémunération de base est demeurée stable à quelque 2,1 millions de francs, selon le rapport annuel de Novartis publié mercredi. L'ensemble de la direction a pesé au total 61 millions de francs, contre 70,4 millions en 2016.
Le futur directeur général du groupe, Vasant Narasimhan, a touché 4,5 millions de francs. En 2016, il avait reçu 3,5 millions mais il n'avait été membre de la direction que depuis le 1er février.
Le président du conseil d'administration Jörg Reinhardt s'est quant à lui vu attribuer 3,8 millions de francs, stable d'un exercice à l'autre. Les membres de l'organe de surveillance ont globalement touché une enveloppe de près de 8,4 millions, contre 8 millions une année auparavant.