Football: Nuzzolo: «Ne me parlez pas de ce record!»

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FootballNuzzolo: «Ne me parlez pas de ce record!»

L'attaquant neuchâtelois, impliqué sur 77% des buts de Xamax, est le joueur le plus décisif de Super League. Il évoque sa réussite.

Jérémy Santallo
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Jérémy Santallo
Raphaël Nuzzolo marche fort depuis le début de saison.

Raphaël Nuzzolo marche fort depuis le début de saison.

Keystone

Les statistiques sont formelles. Si l'on s'en tient aux chiffres depuis le début de saison, le nom de Raphaël Nuzzolo est à ranger dans la même catégorie que ceux de Lionel Messi, Kylian Mbappé, Neymar et autres Robert Lewandowski. Selon un article publié sur le site de la Swiss Football League cette semaine, l'attaquant de Neuchâtel Xamax est le joueur le plus décisif de Super League. Et de loin. Deuxième, Alexander Gerndt est mêlé à 41% des buts de Lugano tandis que le Bâlois Albian Ajeti affiche un ratio de 40%. De son côté, Raphaël Nuzzolo est impliqué sur près de 77% des buts du néo-promu en Super League, soit dix buts sur treize. On a donc demandé au Biennois, 35 ans depuis cet été, pourquoi ça marchait aussi fort pour lui avant la réception de Lucerne dimanche à 16 heures.

Alors Raphaël, ça fait quoi d'être le joueur le plus décisif de Super League?

C'est flatteur, c'est vrai, mais ce n'est pas quelque chose que je recherche. Je ne veux pas tirer la couverture à moi car à NE Xamax, c'est toujours le collectif qui prime. Mon unique objectif, c'est de rester en Super League. Et c'est pour tout le monde pareil. Geoffrey Tréand (milieu reconverti latéral) s'est sacrifié à Bâle, comme d'autres ces dernières semaines. On est tous ensemble, solidaires les uns des autres. C'est ça le plus important.

Mais quand même, vous avez une part prépondérante dans les résultats de votre équipe?

J'essaie juste d'être décisif à chaque match, mais toujours avec pour objectif d'aider au mieux l'équipe. Mais c'est bien car les statistiques comptent de plus en plus dans le football. Les observateurs regardent beaucoup les chiffres, encore plus quand on est attaquant. Si tu marques, tu as réussi ton match. On est jugés comme ça.

Déjà 6 buts en championnat, votre record de 9 en Super League va forcément sauter cette saison?

Peu importe, je ne veux surtout pas compter! Les buts arrivent si on fait les choses justes sur le terrain. Donner un nombre comme objectif, ce n'est jamais bon pour un attaquant. J'en ai vu annoncer un chiffre et se rater complètement derrière. Moi, je suis superstitieux, donc ne me parlez pas de ce record (rires).

Vous êtes sur 18 penalties marqués de suite. Vous pensez faire peur aux gardiens dans cet exercice?

(Il nous corrige) En fait, il me semble que c'est 19. Mais je ne pense pas que les gardiens soient au courant de ce chiffre. C'est une belle série qui s'arrêtera forcément un jour. En attendant, je m'entraîne beaucoup en dehors des matches même si c'est dur de retrouver la même intensité. J'essaie de pimenter un peu le truc, en misant 10 francs avec un coéquipier, par exemple.

Vous avez aussi réalisé 4 assists en championnat. Vous préférez marquer ou faire marquer?

Ce sont deux sensations totalement différentes. Voir le ballon rentrer dans les filets, c'est bien sûr un sentiment incroyable. Mais la passe, c'est autre chose, une autre joie. C'est vraiment un moment spécial car c'est comme un don, et c'est une très belle émotion.

Peut-on attribuer vos bons chiffres personnels à votre nouveau positionnement?

En partie, oui. Dans le couloir, on doit plus travailler défensivement. A YB, j'avais moins à faire sur le côté. Mais ces deux dernières années à NE Xamax, on me disait avant tout de fermer mon couloir et de jouer quelques coups à fond. Quand tu défends beaucoup, tu as moins de lucidité dans la surface adverse. Donc, c'est vrai que c'est plus facile pour moi d'être décisif dans une position plus axiale.

Donc merci Michel Decastel?

Oui, on peut dire ça. C'était une bonne idée en tous cas. Je prends beaucoup de plaisir et ça marche bien pour moi.

Assez pour convaincre Vladimir Petkovic de vous appeler avec la Nati?

(Éclats de rires) Non, je n'y crois! Le sélectionneur a beaucoup de solutions devant et plusieurs attaquants qui tournent bien comme Seferovic, Embolo ou encore Ajeti. L'équipe de Suisse n'a jamais vraiment été un objectif pour moi. Après, si un jour il y a dix blessés dans le secteur offensif, on en reparlera peut-être!

Sur Lucerne

«On est sur une bonne dynamique avec quatre matches sans défaite, et des bons résultats contre Zurich et Bâle. Mais on voit que cela prend du temps de rattraper notre mauvaise série du début de saison. En gagnant dimanche, on peut revenir dans le ventre mou.»

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