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Revue de presse romandeObama n'incarne plus un rêve mais peut marquer l'histoire

Tour d'horizon des journaux de la presse de Suisse romande au lendemain du renouvellement du mandat de Barack Obama à la tête des Etats-Unis.

La presse romande estime que le Barack Obama réélu mardi n'est plus celui qui faisait rêver il y a quatre ans, mais plutôt l'artisan d'une timide reprise et le représentant d'une Amérique en mutation. Mais il lui faudra passer aux actes s'il veut marquer l'histoire.

La Liberté relève que «c'est un Barack Obama largement dépouillé de sa part de rêve qui a été confirmé à la Maison-Blanche» mais il s'agit de «l'homme tel qu'il s'est révélé». Le journal se demande s'il pourra «imprimer sa marque» et note que les circonstances «ne laissent que peu d'espace aux espoirs de miracles». L'éditorialiste relève pourtant une «force» d'Obama: celle de «sédimenter cette société fragmentée, de plus en plus hétéroclite».

A cet égard, L'Express et L'Impartial remarquent qu'en «choisissant Obama, les Américains, pressentant d'inéluctables mutations, ont opté pour une vision différente du pays et du monde». Les deux quotidiens neuchâtelois relèvent toutefois qu'«au-delà de l'euphorie du jour, les défis sont colossaux» et «les républicains conservent intacte leur capacité de blocage». «Plus personne ne croît aux miracles».

Le Matin constate aussi que «le mythe incarné du rêve américain, le porteur d'espoirs les plus fous, celui qui a été rêvé comme le sauveur du monde est devenu un président (presque) normal». «Le malentendu historique étant maintenant dissipé», «il devrait avoir les coudées plus franches pour transformer ses belles promesses en actes.»

Le Temps estime qu'Obama «a su montrer que l'Amérique se meut dans la bonne direction après la pire crise économique et financière depuis les années 1930». Et surtout, il a su «écouter une Amérique nouvelle, traversée par de profonde mutations démographiques et sociales». «Mais les défis devant lui ne manquent pas. Le premier serait de casser le verrou partisan de Washington en nommant par exemple un ministre républicain».

Une «nation bipolarisée»

Pour le Journal du Jura, Obama a maintenant quatre ans pour passer des promesses aux actes. Pour cela, il lui faudra «trouver la voie médiane» dans une «nation bipolarisée» partagée entre «deux visions du rêve américain»: l'une reposant sur «la liberté d'entreprendre et la réussite individuelle» et l'autre, «celle d'Obama, visant d'abord à promouvoir des valeurs collectives».

A cet égard, la Tribune de Genève, pense que les Américains «ont fait le choix du progrès, de l'optimisme et de la solidarité». Ils «ont accordé une seconde chance au président pour qu'il réalise ses promesses du premier mandat. Avec l'obligation de réussir».

24 heures estime que le moment est venu pour Obama «de faire vraiment son entrée dans l'histoire» Mais «la tâche s'annonce ardue». «Il aura besoin de toute son intelligence et devra sans doute faire quelques compromis douloureux pour sortir du blocage politique qui gronde». Aux yeux du quotidien, c'est surtout sur le plan international qu'il «va pouvoir donner toute sa mesure. Libéré des contraintes électorales, il pourra enfin prendre des risques pour tenter de régler quelques unes des plus grandes crises».

Pour Le Nouvelliste, la réélection d'Obama «constitue bel et bien un encouragement pour les politiciens qui s'engagent sans calculer. «Pour améliorer (...) le quotidien de leurs concitoyens». Il est un exemple de «cette quête» «de ce centre politique inaccessible». Autrement dit: «de l'impérieuse nécessité (...) de rassembler modérés, innovateurs, ainsi que celles et ceux qui sont capables de travailler ensemble sans céder ni à la tentation du repli identitaire, ni aux délires des ultra-progressistes».

(ats)

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