Emilia Clarke«On m'a assez vue toute nue»
La comédienne anglaise de 28 ans s'est offert une petite parenthèse de «Game of Thrones» avec «Terminator: Genisys». Rencontre avec Emilia Clarke.
- par
- Propos recueillis par Henry Arnaud ,
- Hollywood

Oubliez la blonde Daenerys Targaryen alias Khaleesi dans «Game of Thrones». En vrai, Emilia Clarke ne ressemble guère à la star de la série TV. «Cela m'amuse qu'on me confonde avec mon personnage et ça m'arrange bien, dit-elle avec un grand sourire lorsqu'elle arrive à notre rendez-vous exclusif. Moins les gens savent de choses sur celle que je suis et plus je garde mon mystère.»
Est-il exact que vous avez toujours voulu être actrice?
Vrai. Mon père est technicien dans un théâtre. A 3?ans, après y avoir vu la comédie musicale «Show Boat», j'ai dit à ma mère que je voulais être actrice. A l'époque, personne n'y a cru. Mais je n'ai jamais changé d'avis.
Vos parents ont-ils essayé de vous décourager?
Bien sûr. Mon père me disait que je finirais serveuse dans un resto entre deux auditions et maman me poussait à étudier l'architecture, mon autre passion. Aujourd'hui, ils sont contents que je gagne ma vie en faisant ce que j'aime.
Qu'est-ce que le succès de «Game of Thrones» a changé pour vous?
Tout a changé puisque je reçois de nombreuses propositions de rôles. Vous croyez qu'on m'aurait donné celui de «Terminator: Genisys» si j'étais une inconnue? Je suis gentille mais pas stupide!
Est-ce agréable d'être enfin vous-même, sans perruque, dans «Terminator»?
C'est une délivrance de ne pas avoir 2?heures de maquillage et coiffure tous les matins comme pour «Game of Thrones». Il n'y a qu'une chose qui m'inquiète: la perte de mon anonymat. Avant, en dehors de quelques fans, personne ne me reconnaissait dans la rue car je ne ressemble en rien à Khaleesi. Je faisais mon shopping, prenais les transports publics en toute tranquillité. Si «Terminator» a le succès escompté, je crains qu'on me reconnaisse plus facilement.
Préférez-vous l'ambiance guerrière de la série ou les combats futuristes du film?
C'est très différent car je ne me bats presque jamais dans «Game of Thrones», d'autres le font pour moi. Alors que j'ai dû apprendre à manier des armes et il m'a fallu gagner en assurance dans les cascades pour suivre le rythme de Schwarzenegger.
Regrettez-vous d'avoir refusé le rôle principal de «50 nuances de Grey», ensuite offert à Dakota Johnson?
Pas de regret. On m'a déjà vu suffisamment à poil dans «Game of Thrones», non? Je n'allais pas encore accepter un tournage où je devais de me déshabiller et me faire fouetter les fesses.
Il y a pourtant une séquence où vous êtes nue, collée contre votre partenaire, Jai Courtney, dans «Terminator»…
C'est nécessaire pour voyager dans le temps, paraît-il. Il faut être nu pour que les vêtements ne bloquent pas les particules du corps… On me l'a vendu comme ça! (Elle éclate de rire). Et me coller nue contre le beau Jai Courtney n'était pas pour me déplaire.
La rumeur parle d'une idylle entre vous, vrai ou faux?
Je ne vous dirai rien. La rumeur a du bon si elle attire les gens vers notre film. Notre complicité a été immédiate. J'ai fait des essais avec plusieurs comédiens. Jai était le meilleur. Il a la douceur nécessaire tout en ayant la force du personnage. Et il n'a pas eu peur de s'épiler le corps! C'est lui le Khaleesi de l'histoire: il montre ses fesses plusieurs fois. Pas moi!
Schwarzenegger dit vouloir tourner dans «Game of Thrones». Allez-vous le pistonner?
J'ai déjà fait passer son message à nos producteurs. Ce serait drôle d'avoir l'acteur de «Conan» dans notre monde pour une apparition.
Que répondez-vous aux critiques qui jugent la série trop violente et trop sexuelle?
Chacun est libre de ses pensées mais nous sommes dans un monde imaginaire qui est fait de guerre et d'affrontements permanents. La violence me semble donc justifiée d'autant qu'elle est une pure fiction. Certains veulent y voir une analyse politique du monde. Il faut arrêter de tout prendre au sérieux. Les infos sont assez déprimantes comme ça.
La dernière saison montre tout de même une séquence de viol non justifiée puisqu'elle n'est pas dans les livres de George R.?R.?Martin dont «Game of Thrones» est adapté, non?
Vous avez dit le mot juste «adapté». Nous avons une équipe de scénaristes qui prennent des libertés ce qui est indispensable pour donner du rythme à nos épisodes et tenir en haleine les téléspectateurs. Personne n'est obligé de regarder le feuilleton. Et puis si nous avions dû suivre les livres à la lettre, Jon Snow serait mort depuis bien longtemps et ne serait jamais arrivé jusqu'à la saison 5.
Justement, avez-vous été choqué par les morts de la dernière saison (attention spoiler)? Plus rien ne me choque (Rires). Et d'abord qui vous dit que Jon Snow est vraiment mort? Moi, je pense qu'il y a encore des chances que l'on retrouve ce personnage dans la saison 6 d'une manière ou d'une autre. J'adore Kit Harington qui incarne Snow et, même si l'on se voit plus souvent hors caméra que devant les objectifs, nous sommes complices. Je me suis mise à sangloter en lisant le script du dernier épisode de la saison 5 et j'ai tout de suite téléphoné à nos producteurs pour essayer de les faire changer d'avis sur Snow. Je me sentais abandonnée. Je refuse qu'il parte! Mais tout est encore possible.
C'est-à-dire?
Snow est-il vraiment mort? Il faudra attendre la saison 6 pour en avoir le cœur net. Même moi je l'ignore. Les scénaristes ont refusé de me répondre. Ils savent que je suis incapable de garder un secret ou de mentir alors on ne me dit rien (Rires). Je ne reçois le scénario que quelques jours avant de tourner.
Qu'est-ce qui est le plus difficile: imaginer son futur en amour ou dans sa carrière?
Les deux. Je suis bien trop occupée par ma carrière pour penser à l'amour. Je trouverais la solution quand le grand amour se trouvera devant moi. Pour le moment, je ne suis jamais au même endroit plus de quelques semaines. Et dans mon travail, le plus dur est de trouver des rôles féminins qui ne soient pas juste ceux de l'épouse ou de la copine du héros. Dans «Game of Thrones», Khaleesi est un bon exemple pour les filles. Et dans «Terminator: Genisys», je voulais que Sarah Connor soit aussi une femme forte et indépendante.