Rachat de Credit Suisse: «On ne peut pas dire que quelque chose a dysfonctionné»

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Rachat de Credit Suisse«On ne peut pas dire que quelque chose a dysfonctionné»

Le président de l’Association suisse des banquiers (ASB), Marcel Rohner, a commenté devant les médias mardi le rachat de Credit Suisse par UBS.

Le président de l’ASB a approuvé mardi devant la presse l’absorption de Credit Suisse par UBS.

Le président de l’ASB a approuvé mardi devant la presse l’absorption de Credit Suisse par UBS.

20 minutes/Matthias Spicher

L’Association suisse des banquiers (ASB) a estimé devant la presse mardi qu’il n’y a pas eu de dysfonctionnement dans le rachat de Credit Suisse par UBS.  «On ne peut pas dire que quelque chose a dysfonctionné», a déclaré son président Marcel Rohner, cité sur le site de la RTS.

Selon Marcel Rohner qui était à la tête d’UBS lors de la crise en 2008, «la réputation de la Suisse n’est pas détruite, mais elle a été affectée». Et d’ajouter que les banques suisses étaient actuellement «bien capitalisées et le secteur financier solide». Selon lui, il y a eu en outre depuis 2008 de gros progrès en termes de réglementation en matière de liquidités.

Le banquier a encore précisé que «le plan B aurait été la liquidation de Credit Suisse selon le plan d’urgence de la loi sur les établissements systémiques (dits 'too big to fail’) avec des conséquences dévastatrices».

Pas forcément de pertes pour l’État

L’historien en économie, Tobias Straumann, interrogé mardi dans le Tages-Anzeiger, a lui aussi relativisé l’ampleur de ce rachat. Selon lui, la crise financière de 2008 a été un tournant bien plus important. «Il s’agissait d’une crise bancaire systémique et mondiale qui s’est accumulée pendant de nombreux mois et a déclenché une crise économique mondiale. Le cas de Credit Suisse est lui très spécifique», explique-t-il.

Et il se montre très optimiste quant aux 209 milliards de francs garantis par la Confédération et la BNS. «L’État ne subira sans doute aucune perte suite à ce sauvetage», affirme l’historien qui rappelle qu’en 2008, Berne et la BNS avaient même gagné des millions après le sauvetage d’UBS. «UBS est en position de force, d’autant qu’elle n’a pratiquement rien payé pour le CS», rappelle-t-il. De plus, des pans entiers de Credit Suisse fonctionnent bien, en particulier la partie suisse, souligne-t-il.

Tobias Straumann estime toutefois qu’il aurait été préférable que Credit Suisse soit partiellement nationalisé. «Nous aurions eu alors encore deux grandes banques. Cela aurait été, en principe, une répétition du sauvetage d’UBS de 2008. Je ne peux que spéculer sur la raison pour laquelle cela n’a pas été fait. C’était probablement trop tard ou trop tôt».

Mardi, alors qu’une pluie d’actions en justice se prépare, Credit Suisse a cherché à Hong Kong à rassurer un parterre de centaines d’investisseurs. Le mot d’ordre de cet événement: «embrasser la nouvelle réalité et prospérer».

(cht)

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