MühlebergOn ne sait pas encore s'il y aura recours au Tribunal fédéral
Les Forces motrices bernoises ne savent pas encore si elles vont faire recours contre la décision de mettre un terme à l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire.

La centrale nucléaire de Mühleberg.
Au lendemain du verdict du Tribunal fédéral administratif sur Mühleberg, les Forces motrices bernoises n'ont pas encore décidé d'un éventuel recours au Tribunal fédéral.
Dans ce dossier, l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire rejette les critiques lancées à son encontre.
Les responsables du groupe d'électricité FMB Energie SA n'ont fait qu'une première lecture du verdict, a expliqué Urs Gasche, président du conseil d'administration des Forces motrices bernoises (FMB). Il s'est exprimé face à la presse jeudi à Berne.
Certains points manquent de précision et d'autres clarifications sont nécessaires avant de pouvoir décider si oui ou non les FMB vont porter l'affaire au Tribunal fédéral. La décision tombera au «plus tôt le 20 mars», date de la conférence de presse annuelle de la société.
Urs Gasche s'est dit persuadé que les FMB vont survivre et s'adapter à la situation. «Mühleberg restera branché au réseau jusqu'à ce que la sécurité ne puisse plus être assurée ou jusqu'à ce qu'une solution de remplacement soit disponible».
Conditions posées
Quoi qu'il en soit, les FMB vont devoir élaborer un concept d'entretien complet et le déposer auprès du Département fédéral de l'énergie. Il s'agit d'une des conditions posées par le TAF pour pouvoir exploiter la centrale de Mühleberg au-delà du premier semestre 2013.
L'état du manteau du réacteur, l'évaluation non concluante de la sécurité en cas de tremblement de terre et l'absence de moyens de refroidissement indépendants de l'Aar, imposent une limitation de l'autorisation d'exploitation, avait souligné mercredi le TAF. Le verdict du tribunal a donné raison aux opposants de cette centrale nucléaire bernoise
Critiques rejetées
Le verdict du TAF «n'est pas une décision contre l'IFSN», estime Hans Wanner, directeur de l'IFSN. Selon lui, le tribunal a confirmé le travail de cette autorité de surveillance. Il rejette en outre les critiques lancées contre le travail de ses équipes.
La décision du tribunal n'apporte «rien de nouveau dans les aspects liés à la sécurité», a-t-il souligné jeudi sur les ondes de la radio publique alémanique DRS. L'IFSN pourra continuer de travailler comme auparavant, a-t-il dit.
Toutes les exigences de sécurité citées par le TAF ont déjà été transmises aux responsables du groupe d'électricité FMB Energie. En outre avec des délais bien plus courts, a-t-il déclaré.
Pour Hans Wanner, la centrale de Mühleberg répond aux exigences légales de sécurité. Il ne s'est pas prononcé sur la question de savoir si les FMB vont consentir aux investissements considérables exigés par le tribunal pour améliorer la sécurité de la centrale. Il a confirmé que le remplacement du manteau du réacteur allait coûter de 300 à 400 millions de francs.
Limitation politique
L'ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger s'est aussi exprimé jeudi. En tant que ministre de l'énergie, il avait donné en 2009 une autorisation illimitée d'exploitation de la centrale nucléaire bernoise.
Il s'agissait d'une décision de droit, qui d'un point de vue purement juridique, s'explique encore aujourd'hui, écrit-il dans une réaction à la DRS que l'ats a pu consulter. Dire que la sécurité est maintenant assurée mais plus du tout à partir de juin 2013, n'est rien d'autre qu'une limitation politique.
Energies renouvelables
Le gouvernement bernois a également réagi, annonçant qu'il va poursuivre sa politique énergétique, laquelle repose sur les énergies renouvelables et l'efficience énergétique. L'exécutif à majorité rose-verte avait décidé en 2006 de sortir du nucléaire.