CoronavirusParlement: une session qui commence en état de siège
Pour protéger le Palais fédéral du virus, la session de printemps s'ouvre dans un quasi huis-clos, sans public, sans visiteur, avec seulement quelques lobbyistes et journalistes.
- par
- lematin.ch

Ironie du programme, le Conseil des Etats commence la session avec une modification de la loi sur les épizooties.
Pour sa deuxième session, le Parlement sorti des urnes l'année dernière va vivre une expérience inédite, puisque aucun visiteur n'aura le droit de pénétrer dans l'enceinte du Palais fédéral. Seuls les journalistes titulaires d'une carte permanente et les lobbyistes attitrés peuvent venir voir les parlementaires, mais sans leur serrer la main…
Plus de 1000 personnes par jour
Les services du Parlement ont estimé vendredi dernier que lors de chaque jour de séance, plus de 1000 personnes fréquentent le Palais fédéral. Il faut compter les 246 parlementaires, une fois autant avec leurs collaborateurs, et deux fois autant avec le public, les visiteurs et les lobbyistes journaliers.
Accréditations annulées
La délégation administrative de l'Assemblée fédérale a ainsi décidé pour être en conformité avec les règles du Conseil fédéral: «Aucun visiteur ne pourra prendre place dans les tribunes des Conseils. De plus, le bâtiment sera fermé aux visiteurs des députés et aux journalistes qui ne sont pas titulaires d'une accréditation permanente. Cette mesure s'applique également aux visites et aux accréditations journalières qui avaient déjà été confirmées.»
Voter depuis la maison?
A Berne, la session commence lundi à 14 h 30 dans un climat étrange. Le conseiller national Bastien Girod estime dans «Blick» qu'il serait préférable de pouvoir travailler depuis la maison plutôt que se déplacer à la session où l'on serre des mains toute la journée… Mais le bureau considère cette solution impossible car pour voter, il faut être là. Il n'existe pas de solution de e-voting pour les parlementaires qui seraient à la maison.
Une meilleure concentration...
A quelque chose malheur est bon. Cette situation de confinement sera sans doute bénéfique pour le travail du Parlement, qui sera plus concentré qu'à l'ordinaire, où le va-et-vient est omniprésent. Cela risque aussi de resserrer les liens entre des gens qui n'ont pas encore eu le temps de se connaître depuis la rentrée de décembre dernier.
Une session en sursis
Il reste toutefois des inconnues sur la suite de la session. Dans le cas, où un parlementaire ou une personne présente au Palais fédéral serait touché par le virus, il y a fort à parier que tout le monde rentre à la maison. Par ailleurs, si la Confédération venait à baisser la limite des rassemblements de 1000 à 500 personnes, cela pourrait aussi y mettre fin prématurément.
Ironie du programme, le Conseil des Etats commence la session avec une modification de la loi sur les épizooties, qui traitent des épidémies chez nos amies les bêtes. C'est le chef du Département de l'intérieur, Alain Berset, qui est en charge du dossier. Comme pour celui du coronavirus.