Ex-régies fédéralesPas de baisse des salaires pour les managers
Le revenu des patrons des ex-régies fédérales ne devrait pas être limité à celui d'un conseiller fédéral, ni à douze fois le salaire le plus bas pratiqué dans l'entreprise, selon le Conseil fédéral.

Le patron des CFF Andreas Meyer a reçu 1,03 million de francs l'an dernier.
Le Conseil fédéral a rejeté les propositions avancées par Cédric Wermuth (PS/AG).
Dans deux motions, le conseiller national s'indigne des salaires versés aux hauts cadres des entreprises liées à la Confédération. Le patron des CFF Andreas Meyer a ainsi reçu 1,03 million de francs l'an dernier et celui de Swisscom 1,57 million.
Les dirigeants de la SUVA, de la FINMA, de La Poste, de Skyguide et de la SSR ont eux aussi des salaires dépassant celui d'un conseiller fédéral (475'000 francs par an). Et l'écart avec le plus bas salarié de l'entreprise concernée est encore plus grand: 1 contre 25 aux CFF, 1 contre 21 à La Poste et 1 contre 35 chez Swisscom.
Régime différencié
Ces salaire sont élevés mais pas excessifs par rapport au secteur privé ou l'étranger. Ils se trouvent plutôt en dessous de la moyenne, répond jeudi le Conseil fédéral. Pour lui, on ne peut pas les comparer avec les revenus des conseillers fédéraux, qui exercent une toute autre fonction.
Le gouvernement rappelle aussi avoir renoncé à fixer une fourchette salariale entre le patron et l'employé en bas de l'échelle. Un rapport de 1 contre 12, comme celui réclamé par la gauche pour toutes les entreprises dans une initiative populaire, donnerait du fil à retordre pour recruter et fidéliser les managers.
La structure salariale, qui dépend du secteur d'activité et du marché de l'emploi, diffère en outre d'un établissement à l'autre. Une fourchette fixe empêche de modifier les salaires minimaux et maximaux sans revoir toute la structure.
Pas carte blanche
Les ex-régies n'ont pas pour autant carte blanche. La Confédération, propriétaire des entreprises, peut exercer son influence dans la fixation de revenus.
Entrent dans la balance le risque encouru par l'entreprise, sa taille, les rémunérations d'usage dans la branche ainsi que celles propres aux hauts cadres de l'administration fédérale. Et les entreprises doivent rendre des comptes chaque année.