Péréquation financièrePascal Broulis appelle les cantons à serrer les rangs
Alors que le Conseil des Etats doit se prononcer ce lundi sur la question, le grand argentier vaudois veut une solution rapide au différend sur la péréquation financière.
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- cht

Le ministre vaudois des Finances s'est exprimé lundi dans la presse alémanique.
Pascal Broulis, le directeur vaudois des Finances, veut qu'une solution soit rapidement trouvée au différend touchant à la péréquation financière (RTPT). Les cantons devraient plutôt serrer les rangs face aux dossiers sensibles qui les attendent.
Le Canton de Vaud, un canton «riche» qui a trop payé dans le cadre de la péréquation, est à l'origine d'un compromis, avec le Canton de Bâle-Ville, adopté par la Conférence des gouvernements cantonaux. Cette solution est moins généreuse envers les cantons qui ont trop payé que celle proposée par le Conseil fédéral.
Une différence de 15 millions
Pour le Canton de Vaud, la différence se monte à 15 millions de francs pour les quatre prochaines années, a relevé Pascal Broulis dans une interview publiée lundi dans la Neue Zürcher Zeitung. «Comme directeur des Finances cantonales, je préfère avoir un franc en poche que de rêver d'en avoir deux», a-t-il expliqué.
Le Canton de Vaud a dit «oui» au compromis avec la conviction qu'après avoir mené la guerre pendant un moment, il était temps ensuite de conclure à nouveau la paix. «Même la guerre de Cent Ans a fini par cesser un jour», a ajouté le ministre romand.
«On ne peut pas se permettre d'être divisés»
Les cantons devraient plutôt serrer les rangs, car une série de dossiers complexes et sensibles les attendent. Et de nommer la 3e réforme de l'imposition des entreprises comme les prochains programmes d'économies de la Confédération.
Les cantons devraient plutôt éviter que la Confédération ne fasse des économies sur leurs dos: «On ne peut pas se permettre d'être divisés.»
Le compromis proposé par les cantons prévoit que la facture ne serait allégée que de 98 millions (à 2,25 milliards) pour la Confédération et de 67 millions (à 1,36 milliard) pour les cantons riches. C'est la moitié de ce que propose le Conseil fédéral.
Aux Etats ce lundi
La Chambre du peuple avait avalisé en mars le concept du Conseil fédéral. Elle a campé sur ses positions mercredi dernier. Par 103 voix contre 87, le National a refusé le compromis porté par les cantons récipiendaires au sein de la Conférence des gouvernements cantonaux.
Le Conseil des Etats doit se prononcer aujourd'hui lundi. Les cantons contributeurs, comme Genève et Vaud, et ceux qui bénéficient de la redistribution des richesses prévues par la péréquation financière (parmi eux tous les autres cantons romands) se livrent une guerre des tranchées depuis décembre. Enjeu: les quelque 279 millions de francs versés «en trop» entre 2012 et 2014 par la Confédération et les cantons «riches».