Snowboard: Pat Burgener vise une médaille à PyeongChang

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SnowboardPat Burgener vise une médaille à PyeongChang

Le Vaudois espère faire des étincelles sur le pipe sud-coréen.

Pat Burgener, au tournoi Laax Open Snowboard, en janvier 2017.

Pat Burgener, au tournoi Laax Open Snowboard, en janvier 2017.

A 100 jours des Jeux de PyeongChang, Pat Burgener se dit prêt pour la Corée du Sud. «Je ne songeais pas du tout aux Jeux en commençant le snowboard», lance pourtant d'emblée le rider vaudois de 23 ans, qui reste sur une 3e place à Cardrona en ouverture de la Coupe du monde.

«Mon objectif c'était d'être prof de snowboard à Crans», poursuit le médaillé de bronze de half-pipe des derniers Championnats du monde à la Sierra Nevada. Mais ça, c'était avant.

Après avoir raté deux fois les Jeux sur blessure, Pat Burgener veut cette fois-ci y goûter. Le bonhomme marche à la pression, au coup de boost. Rider le jour et musicien la nuit.

Avec son groupe, celui qui partage sa vie entre Lausanne et Crans-Montana a déjà fait le Montreux Jazz et Paléo. «Honnêtement, je n'ai pas besoin de cette médaille aux Jeux pour être heureux, poursuit-il. Je recherche l'adrénaline. Quand je monte sur scène et que je tremble sur ma guitare, c'est ça que je recherche dans ma vie. Tu es confronté à ça et finalement tu passes par-dessus.»

Talent ultra précoce, Pat Burgener faisait déjà partie de l'élite il y a huit ans. Les blessures l'ont rendu plus fort, mais ce n'est que lors du Laax Open de l'an dernier que le Vaudois a pu exprimer son exceptionnel potentiel. «Ca m'a relancé», explique-t-il. Le jeune homme n'oublie pas de remercier Iouri Podladtchikov, le champion olympique en titre. «Il y a deux ans, j'étais chez Iouri à Davos et je regardais ses coupes avec des grands yeux. Il m'a beaucoup aidé. Il m'a dit: Pat, tu es l'un des riders les plus talentueux . Ca m'a motivé. C'est un leader. En parlant avec lui, j'avais l'impression d'être assis à côté du CEO d'une grosse boîte. Le mec qui excelle dans son domaine et qui te donne des trucs pour réussir. Franchement, je le considère comme un frère.»

Toujours anxieux avant de s'élancer

Si I-Pod n'a pas encore repris la compétition en raison d'une grave blessure à un genou, Pat Burgener s'est lui déjà illustré lors de l'ouverture de la saison de Coupe du monde en Nouvelle-Zélande au mois de septembre. Le Vaudois a pris la troisième place de l'épreuve de half-pipe. «C'était cool d'aller dans l'hémisphère sud, ça évite un trop long break, juge-t-il. J'avais toujours mes doutes. Avant les qualifs et avant la manche finale, j'étais anxieux. C'était un peu comme de relancer le moteur d'une voiture. Maintenant c'est bon. Même si je sais que cela fait deux ans que je n'ai pas loupé une qualif. Mais en sport, tu as ce côté euphorie/dépression quand tout marche ou quand tout va de travers. Il faut essayer de se maintenir au milieu, d'avoir une balance régulière.»

Malgré ses doutes, Pat Burgener exsude une grande confiance. Il écrit beaucoup, histoire d'avoir des rappels de ce qui s'est passé. Le Vaudois tente d'économiser un maximum d'énergie pour être prêt le jour J sur ce pipe coréen qu'il dit grandement apprécier. «Je dois stabiliser mes figures, enchaîne le champion de Suisse en titre. Je sais que je possède une figure (réd: le Switch Backside Double Cork) qui doit me mener sur le podium olympique, si je la passe. Normalement je suis le seul à la faire. Alors quand je suis sur une compétition, je suis comme dans un tunnel avec le regard porté sur l'objectif.» Et l'autre sur ce que va faire son pote Iouri? «Dans les sessions, on se regarde du coin de l'oeil. C'est toujours ultra intense. On est des compétiteurs mais pas des mauvais perdants. Lors de ma deuxième place à Laax l'an dernier, Iouri m'a appelé pour me dire d'y aller et ce que je devais faire. On a déjà fait deux podiums ensemble (dont celui des Championnats du monde). Il m'a manqué en Nouvelle-Zélande.»

Le 14 février à PyeongChang, Burgener et Podladtchikov tenteront de monter les deux sur la boîte. Si possible sur les deux plus hautes marches. L'histoire serait à coup sûr très belle.

(si)

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