Hockey sur glacePat Emond: «Je ne suis pas inquiet, Genève-Servette sait s'adapter»
Le coach des Aigles a revu son programme. Sans affolement. Pas plus que les joueurs avec le coronavirus.
- par
- Sport-Center

Pat Emond a du adapter ses entraînements à la situation.
Noah Rod ne manque pas d'humour. En ces temps de coronavirus, le capitaine de Genève-Servette s'amuse presque des mesures spéciales qui ont été prises aux Vernets. Le docteur Jacques Menetrey est venu parler aux Aigles, il leur a rappelé les recommandations d'usage: se laver soigneusement les mains, éviter de sortir dans des lieux bondés, éviter les contacts. L'arsenal de base. «Il nous a aussi dit d'éviter les interviews en étant trop proche du journaliste», rigole Rod en faisant un pas de retrait.
À Genève comme ailleurs, on tente de minimiser les risques. D'ailleurs, on ne peut désormais plus voir qu'un seul joueur. Et pas plusieurs. Le coach, lui, serre d'emblée la main. Difficile de s'habituer à l'impolitesse. Pat Emond, élu meilleur entraîneur par ses pairs, a juste eu le temps de savourer la distinction. «Je la partage avec le staff et les joueurs», sourit-il. Pas le temps pour l'autosatisfaction. Les play-off devaient commencer ce samedi, ils débuteront au mieux le 17 mars. Voire pas du tout. Et malgré cette lourde incertitude liée à l'épidémie, il faut garder tout un groupe sous pression.
«Il faut que tout le monde soit prêt le moment venu, assure Emond. Je ne suis pas inquiet, Genève-Servette sait s'adapter. Mais j'ai dû revoir mes plans. Adapter mes entraînements. Plus de charge physique cette semaine, avec des exercices plus longs. Mais plus de jeux aussi. La semaine prochaine, il y aura plus de tactique. Plus on se rapprochera du 17 mars, plus la tension montera. Je veux me dire que cela recommencera, parce que je m'attache à l'aspect sportif et que je veux que la saison aille à son terme.»
Jouer ou ne pas jouer?
Reste l'aspect financier, par-delà l'émotionnel, en cas de play-off qui devraient se disputer à huis clos ou pas de play-off du tout. Un vrai dilemme que les clubs devront trancher. Jouer à huis clos, sans recette spectateurs, en devant payer les primes aux joueurs, mais en touchant les droits TV. Ou décider de tirer un trait, soit de ne pas jouer du tout, donc ne pas payer les primes et les frais d'organisation des matches, mais sans toucher les droits TV. Dans la balance, tout est complexe.
Pat Emond reste serein. Souriant. Il transmet du positif à son jeune groupe. «Les joueurs donnent le max, malgré les circonstances, lance-t-il. Ils font le nécessaire pour la suite de la saison. Nous aussi. Il va y avoir ce match amical, vendredi 13 mars à Bürgdorf contre Lugano. Comme un match de préparation en fait. Pour le rythme.» Même si cela ne remplace pas le sel de la compétition, même si cette rencontre est bien sûr prévue à huis clos.
Daniel Visentini, Genève