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FootballPedro Ramirez, le nouveau joyau du FC Sion

Dans son pays, Pedro Ramirez est considéré comme le Messi vénézuélien. Sous le maillot du FC Sion, ce virtuose du ballon aimerait conquérir la Suisse. Rencontre.

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier

A travers la planète football, des tonnes de joueurs ont fait de Leo Messi leur idole, qu'ils vénèrent, l'exemple absolu à imiter, souvent de loin. Mais ils ne sont que quelques-uns, balle scotchée au pied, à être comparés à la star argentine. Pedro Antonio Ramirez Paredes est de ceux-là.

Dans son pays, les médias locaux le présentent déjà comme le Messi vénézuélien: même pouvoir d'accélération, même faculté à aimanter le ballon, même aisance technique, même sens aiguisé du but. Le nouveau meneur de jeu du FC Sion a tout pour être l'attraction du championnat 2014-2015.

«Je ne serais rien sans le ballon»

Au fait, comment Pedrito, son nom d'artiste, vit-il au quotidien cette flatteuse comparaison? Le poursuivant jusqu'en Suisse au point de l'y avoir même précédé, ne l'agacerait-elle pas un peu? «Non, au contraire, répond-il. Qui ne voudrait pas être comparé à Messi? Je ne peux qu'en être fier. D'ailleurs, je fais tout pour lui ressembler! (Rires)

Pour mieux saisir à quoi ressemble le nouveau Messi de Tourbillon (voici quelques saisons, on avait déjà eu droit, avec le gardien égyptien El-Hadary, au Buffon africain…), et ce qu'il est capable de produire, il faut explorer la Toile, recensant ses multiples exploits. Le 29 avril dernier, le No 10 du FC Zamora avait ainsi créé un joli buzz en inscrivant contre Carabobo un but d'anthologie (54e), au terme d'un prodigieux slalom à travers la défense – score final 4-2.

Ah, le ballon caressé et prisonnier à la fois, sa «pelota», son outil de travail… «Je ne serais rien sans lui. Il m'obsède. C'est aussi lui qui me donne à manger. (…) En même temps, il faut le choyer comme une femme.» Au Venezuela, le natif de Barinas, une ville de 235 000 habitants au sud-ouest du pays (à 450 km de la capitale Caracas), la dernière trouvaille de Christian Constantin a fêté deux titres de champion sous les couleurs noir et blanc de Zamora. La saison dernière, il avait signé 11 buts et délivré une vingtaine d'assists.

Gagner des titres avec Sion

Pour sa première expérience en Europe, Pedrito Ramirez découvre un autre football, plus physique. «Il y a moins de temps pour réfléchir, mais quand même toujours assez», observe-t-il. S'il a choisi la Suisse, ce pays «si parfait», comme terre d'expression, c'est pour y changer de vie, grandir à l'ambition, devenir un jour le «vrai Ramirez», affranchi de la tutelle de Messi. «Je veux gagner des titres, des Coupes avec Sion. L'équipe sait ce qu'elle se veut et… moi aussi. Je sais que l'attente du public est importante, c'est normal. Mais ça ne me fait pas peur.»

A Sion, il a abandonné son numéro 10 pour un plutôt curieux No 5, généralement dévolu aux défenseurs – «Ça ne me gêne pas, les autres numéros étaient déjà tous pris. Et puis le No 5, c'est celui que je portais quand j'étais gamin.»

Parachuté à 20 ans en Valais, Pedro Ramirez a un peu galéré à ses débuts. Problème de langue, de communication, de solitude aussi quand il se retrouvait seul dans sa chambre d'hôtel. «Le plus grand changement, c'est au niveau de la nourriture et de la chaleur humaine. Ce n'est pas forcément évident.» Heureusement, depuis une semaine, l'arrivée de Joanmi Martinez, sa fiancée, ainsi que celle de ses parents, venus entourer leur fils prodige pendant quelques mois, facilite son intégration. De même que son déménagement, au centre-ville de Martigny.

Virtuose du ballon rond, Pedrito rêve de devenir ici la star qu'il est déjà là-bas, chez lui. Dans son nouveau quotidien, les montagnes environnantes l'impressionnent particulièrement. «J'aimerais conduire le FC Sion jusque là-haut, au sommet, dit-il en levant la tête. J'ai bien conscience que c'est facile à dire, comme ça, avec des mots. C'est sur le terrain, avec des points, qu'il faudra le prouver.»

Le nouveau meneur de jeu sud-américain du FC Sion a déjà la taille d'un Messi. Et, toutes proportions gardées, quelques aptitudes, manifestement, aussi.

Le goal fantastique de Pedro Ramirez:

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