JusticePeine maintenue pour la fille parricide de Villeneuve (VD)
Les juges cantonaux ont balayé l'appel de la quinquagénaire reconnue coupable, avec son fils, d'assassinat du grand-père millionnaire en octobre dernier. La mère avait écopé de 16 ans de prison, le fils de 10 ans.
- par
- Benjamin Pillard

La sociologue, au centre, avec, tout à gauche, l'une de ses deux avocates, Me Valérie Pache Havel.
Il y a cinq mois, mère et fils avaient été reconnus coupables d'assassinat pour avoir tabassé à mort Marcel Woerz un soir de novembre 2014. Ils ont commis l'impensable au moyen d'un parapluie et de la canne médicale de l'octogénaire millionnaire de Villeneuve (VD), après que ce dernier ait survécu à une première chute dans les escaliers de sa villa. Une chute provoquée par Julien*, son petit-fils alors âgé de 20 ans.
C'est la mère Nicole* (49 ans la nuit du crime) - sociologue de formation, rémunérée par son père octogénaire pour gérer ses affaires - qui l'a persuadé de la suivre dans cette terrible expédition punitive. Laquelle s'était conclue par une strangulation, à l'aide de l'écharpe que Julien avait offert à Marcel Woerz au dernier Noël.
Le procureur Hervé Nicod avait requis la prison à vie à l'encontre de Nicole, et 14 ans de réclusion pour son jeune fils. Au final, le tribunal de l'Est vaudois avait prononcé une peine de 16 ans pour la fille parricide - qui aurait agi par crainte d'être déshéritée -, et 10 ans pour Julien - qui avait accompagné sa mère pour la protéger dans le cas où l'octogénaire s'en serait prise à elle.
«Je demande pardon à mon père et à mon fils»
Alors que l'étudiant - jugé «complètement normal sur le plan psychiatrique» - avait décidé d'accepter sa sanction, la sociologue (expertisée comme «borderline», aux traits paranoïaques et psychopathiques) avait fait appel, estimant que son crime devait être qualifié de meurtre, et donc moins lourdement réprimé.
Seulement voilà: le représentant du Ministère public avait également recouru contre le verdict des cinq juges de Vevey, en vue d'une aggravation de peine la concernant.
Le jugement de la Cour d'appel pénale est tombé à l'instant: la sanction de Nicole restera inchangée.
«Je demande pardon à mon père et à mon fils, mais pas à la société, car il s'agissait d'un drame familial», a lancé ce matin la sociologue à l'heure du mot de la fin, après avoir indiqué avoir «nullement souhaité tuer» Marcel Woerz, et que ce (grand-)parricide serait le fruit de «la culpabilité de chaque acteur». Sous-entendu: que l'octogénaire aurait sa part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé, en raison notamment des abus sexuels présumés que sa fille unique assure avoir subis durant son adolescence. Mais sur lesquels l'intéressée a refusé que le tribunal l'interroge.
* Prénoms d'emprunt