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Industrie automobilePerte historique pour PSA Peugeot Citroën

Le numéro un français de l'automobile a annoncé ce mercredi une perte nette de 5 milliards d'euros en 2012, qui reflète la détérioration du marché en Europe.

PSA compte sur son plan de restructuration en cours pour rebondir après cette perte astronomique.

PSA compte sur son plan de restructuration en cours pour rebondir après cette perte astronomique.

AFP

PSA Peugeot Citroën a essuyé l'an dernier la plus lourde perte de son histoire. Le groupe paie le prix de sa dépendance au marché automobile européen morose qui l'a conduit à passer de lourdes dépréciations d'actifs. Il maintient toutefois ses prévisions pour 2013 et les années à venir.

Au final, la perte nette dévoilée mercredi par le premier constructeur français atteint 5,01 milliards d'euros (6,2 milliards de francs), contre un bénéfice de 588 millions en 2011. La perte inclut des dépréciations d'actifs massives dans sa branche automobile, déjà annoncées la semaine dernière à hauteur de 4,7 milliards. Le résultat opérationnel a aussi plongé dans le rouge de 576 millions contre un bénéfice de 1,09 milliard en 2011.

Ceci s'explique par «la division automobile qui affiche une perte de 1,5 milliard», la suspension des activités du groupe en Iran et la déconsolidation de sa filiale Gefco dont il a vendu 75% aux chemins de fer russes. Le chiffre d'affaires a pour sa part reculé de 5,2% à 55,4 milliards.

Ces résultats «reflètent la détérioration de l'environnement dans le secteur automobile en Europe», a commenté le président du directoire de PSA, Philippe Varin, cité dans un communiqué.

Restructuration massive

Confronté à la baisse des ventes sur son principal marché, PSA a prévu de supprimer de 11'000 postes entre 2011 et 2014 en France sur un total de 91'000 et de fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014. Il a aussi cédé plusieurs actifs pour plus de 2 milliards d'euros, réduit ses coûts de 1,2 milliard de même que ses stocks.

«Nous avons atteint ou dépassé les objectifs que nous nous étions fixés pour 2012», a souligné son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d'une conférence téléphonique. PSA prévoit encore de vendre des actifs immobiliers cette année. En revanche, il ne cèdera pas l'équipementier Faurecia, sa filiale à 57,4% qui «n'est pas à vendre», a répété le constructeur.

Confiance dans un rebond

Ces mesures, combinées à l'alliance stratégique conclue en février 2012 avec le géant américain General Motors, doivent lui permettre de rebondir, estime-t-il. «Aujourd'hui, les fondations de notre rebond sont posées», assure Philippe Varin. PSA a aussi annoncé mercredi son intention de repositionner ses deux marques Peugeot et Citroën pour mieux les différencier.

«Chaque marque aura un positionnement clarifié dès les prochains lancements de véhicules», a fait savoir M. de Chatillon. Peugeot «monte en gamme», a-t-il résumé. Citroën va mieux différencier ses deux lignes, avec la DS sur le créneau premium et la C sur le créneau des voitures bon marché.

Le constructeur entend aussi «cibler davantage ses investissements, restaurer activement la profitabilité en Europe et bénéficier des investissements réalisés dans les marchés en croissance». Il mise beaucoup sur la Chine, la Russie et le Brésil.

Le constructeur, qui avait dit en juillet brûler 200 millions de liquidités par mois dans sa branche auto, a affiché en fin d'année un flux de trésorerie opérationnelle négatif de 3 milliards d'euros et un endettement net d'ampleur équivalente.

Pour autant, il compte toujours diviser par deux cette année le rythme de sa consommation de liquidités et vise un retour à l'équilibre de sa trésorerie opérationnelle fin 2014.

Problèmes hors automobile aussi

Ses activités autres que l'automobile ont connu des fortunes diverses. Faurecia a aussi souffert de la crise en Europe, qui a fait chuter son bénéfice net à 142 millions d'euros. La banque PSA Finance (BPF) a vu son produit net bancaire rester stable à 1 milliard.

Elle a bénéficié d'une garantie publique de 3 milliards d'euros que la Commission européenne a approuvé provisoirement, pour une durée de 6 mois. BPF est chargée de proposer des financements aux acheteurs de véhicules de marques Peugeot et Citroën. Elle n'arrivait plus à se refinancer en raison des difficultés du groupe PSA.

Pas de nationalisation

(AFP)

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