Gestion de fortunePhilipp Hildebrand optimiste pour l'Europe à court terme
Devant des gérants de fortune, fiduciaires et avocats réunis à Genève, l'ex-président de la BNS et vice-président de BlackRock a jugé favorable la situation économique en Europe.

Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock.
L'ex-président de la BNS et vice-président de BlackRock Philipp Hildebrand est optimiste pour l'Europe à court terme, plus sceptique pour le moyen et long terme. Il s'exprimait à Genève dans le cadre du Salon Invest.
Philipp Hildebrand a estimé devant un parterre de gérants de fortune, fiduciaires et avocats que la valorisation du marché européen est nettement plus intéressante que celle du marché américain qui a déjà largement intégré la reprise économique. «Malgré un europessimisme devenu presque chronique», les marchés européens se sont plutôt bien comportés, a indiqué l'ex-président de la Banque nationale suisse (BNS), cité dans un communiqué du salon.
Pour le court terme, la situation du vieux continent est favorable. Cependant à moyen et long terme, Philipp Hildebrand s'est montré plus sceptique. Il a déploré le fait que l'Europe manque du leadership politique qui lui permettrait de prendre le chemin des réformes indispensables à la poursuite de sa construction.
Diversification nécessaire
Concernant la relation entre la Suisse et l'Europe, il a insisté sur son importance tout en soulignant la nécessité d'un «moteur de rechange». Selon lui, les banques qui se sont largement tournées vers l«Asie ont eu raison, toute la place financière devant accentuer son positionnement vers les marchés non-européens car «le principe de diversification est essentiel à la politique économique et à la place financière».
Pour Patrick Artus, directeur de la recherche auprès de Natixis, l'Europe est actuellement la zone économique qui, pour les investisseurs, présente le meilleur potentiel de performance puisque son marché se situe actuellement environ 30% au-dessous du niveau qu«impliqueraient ses fondamentaux. L'économiste a recommandé de dissocier les fondamentaux de la volatilité pour éviter que les performances des actions européennes dictées par l«économie ne soient neutralisées.
Le risque est d'autant plus préoccupant que cette volatilité est durablement installée, car elle découle de la «montagne de liquidités» érigée par les banques centrales, a affirmé l'expert.
Qualité des services
Pour Alexandre Bonnard, président du comité d'organisation d'Invest'15, «malgré le maelström juridique et fiscal qui menace l«industrie, on peut presque parler de business as usual». «Les professionnels ont été contraints d'adapter, voire de transformer leurs modèles d'affaires. Seule une minorité s'est délocalisée ou a préféré devenir conseiller plutôt que gérant. En effet, nombre de grandes fortunes restent attirées par la qualité des services offerts en Suisse», a-t-il souligné.
La 8e édition du salon des gérants de patrimoine a lieu mercredi et jeudi à Genève. Elle réunit plus de 2000 spécialistes. L'arc lémanique compte plus de mille entreprises de gestion de fortune indépendantes.