PolémiquePhilippe Nantermod: «Nous ne sommes pas des cobayes!»
Le conseiller national ironise sur la participation de Lisa Mazzone à l'émission «36,9°», qui faisait analyser ses selles pour connaître sa résistance aux antibiotiques. Mais elle n'était pas la seule.
- par
- lematin.ch

Un sujet de santé publique, qui peut prêter à sourire, mais qui est tout à fait sérieux. La journaliste Isabelle Moncada, pésentatrice de 36,9° a demandé à Lisa Mazzone de passer le test.
Le conseiller national Philippe Nantermod (PLR/VS) s'en prend à la nouvelle conseillère aux Etats genevoise Lisa Mazzone (Verts/GE). Il lui reproche d'avoir participé à l'émission «36,9°» de la RTS diffusée la semaine dernière.
Celle-ci était consacrée à la résistance aux antibiotiques, révélée par l'analyse des «microbiotes». L'émission avait ainsi invité des personnalités à faire tester «leur caca» pour connaître leur degré de résistance.
«Ça, jamais»
Et Philippe Nantermod en a fait un de nerveux... Il a publié sur Facebook une illustration de la séquence où apparaît la Genevoise en ajoutant: «Je veux bien faire beaucoup de choses pour devenir conseiller aux États. Mener campagne. Faire plein de débats. Même les plus absurdes. Mais ça, jamais. Tant pis». Il s'en suit une série de commentaires de lecteurs, souvent désobligeants ou d'inspiration scatologique, visant la nouvelle conseillère aux Etats.
Pas la seule
L'émission a été diffusée le 13 novembre, soit après le deuxième tour de l'élection au Conseil des Etats du 10 novembre à Genève. Elle n'a donc eu aucun impact sur la campagne de l'écologiste genevoise. Lisa Mazzone n'était de plus pas la seule à se prêter à cette analyse de «36,9°». Le conseiller national Benjamin Roduit (PDC/VS) l'a fait, ainsi que les deux humoristes Vincent Veillon et Vincent Kucholl, la comédienne Brigitte Rosset ou encore le médecin cantonal neuchâtelois Claude-François Robert.
«Montrer l'exemple»
«D'un point de vue de santé public, c'est un des plus gros enjeux», affirmait Lisa Mazzone dans l'émission. Benjamin Roduit, un peu gêné en recevant le matériel de récupération, déclarait que les politiques devaient «montrer l'exemple». Mais pour Philippe Nantermod, cette situation est injustifiable: «Récemment dans une autre émission, certains élus ont accepté de se faire couper les cheveux pour voir s'ils contenaient des pesticides... Nous ne sommes pas des cobayes!»
Il veut toutefois bien montrer l'exemple: «J'ai accepté de participer à une action pour la vaccination contre la grippe. Là j'y vois une vrai enjeu de santé publique». Enlever la chemise, d'accord, baisser la culotte non...
Pas de regrets
De son côté, Lisa Mazzone ne regrette en aucun cas d'avoir participé à cette émission: «Premièrement, elle a été diffusée après les élections. Deuxièmement, la problématique des bactéries multirésistantes est un sujet de santé publique extrêmement préoccupant. En tant qu'élu, il est normal de participer à une émission scientifique sur cette question. Je ne trouve pas que c'est trop en faire».