La Fondation Beyeler se transforme en «Maison imaginaire» de Pierre Bonnard (1867-1947) le temps d'une exposition. A partir de dimanche et jusqu'au 13 mai, plus de 60 toiles du peintre français sont visibles dans le musée de la fondation à Riehen (BS).

Pour Sam Keller, directeur du musée, Pierre Bonnard est l'un des artistes les plus fascinants de l'époque moderne. L'exposition offre une nouvelle perspective sur l'oeuvre du coloriste et sur son évolution artistique.

Elle présente une vue de l'ensemble de la création de Pierre Bonnard, depuis ses débuts dans le Nabi, un mouvement artistique post-impressionniste d'avant-garde, jusqu'à ses oeuvres tardives, de plus en plus colorées et de plus en plus abstraites.

Pierre Bonnard a cultivé son propre style, à l'écart tous les mouvements du début du 20e siècle. S'inspirant du classicisme français et fidèle à la figuration, il s'est distingué des impressionnistes par l'exubérance de ses couleurs.

L'exposition a été conçue comme une «Maison imaginaire de Bonnard». Les toiles sont regroupées dans différentes salles consacrées à ses thèmes préférés: «La Rue», «La salle à manger», «La salle de bains», «Le miroir», «Intérieur - Extérieur» et «Le Jardin».

Les toiles exposées à Riehen proviennent principalement du Musée d'Orsay à Paris, qui a prêté quatre «oeuvres majeures»: «La Partie de croquet», «Autoportrait (Le Boxeur)», «L'Homme et la Femme» et «La Symphonie pastorale».

Les autres oeuvres viennent de la collection Beyeler, de la Tate de Londres, de musées new-yorkais (Museum of Modern Art, Guggenheim Museum et Metropolitan), du Kunstmuseum de Bâle, du Kunsthaus de Zurich et de collections particulières.

La Fondation Beyeler se porte bien. En 2011, le musée a été visité par 426'856 personnes, un nouveau record. C'est 10,8% de plus qu'en 2010 et 30% de mieux qu'en 2009. La fondation à Riehen est le musée d'art le plus visité de Suisse.

Les frais d'exposition se sont élevés à 8,8 millions de francs (contre 6,7 millions en 2010), les frais de personnel à 8,3 millions (+2%) et les coûts d'entretien à 2,3 millions. Les recettes des entrées ont atteint 6,5 millions, en hausse de 12% par rapport à 2010.

Les sponsors ont versé 4,5 millions de francs (+55% par rapport à 2010). Les subventions (Riehen, cantons de Bâle-Ville et de Bâle-Campagne) ont atteint 3 millions de francs.

Le déficit d'exploitation est pris en charge par deux fondations: la Hansjoerg Wyss Foundation, créée par l'ancien patron du groupe Synthes, et la Beyeler-Stiftung, que préside Hansjoerg Wyss.