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Colère à Genève«Pierre Maudet a déclaré la guerre»

Le magistrat genevois en charge de la sécurité va changer le statut des futurs gardiens de prison. Ceux-ci ne seront plus que de «simples» fonctionnaires. Le syndicat est furieux.

Didier Tischler
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Didier Tischler
Christian Antonietti, président de l'UPCP, le syndicat des gendarmes et des gardiens de prison, ne décolère pas.

Christian Antonietti, président de l'UPCP, le syndicat des gendarmes et des gardiens de prison, ne décolère pas.

Martial Trezzini, Keystone

«C'est pire que tout car nous avions confiance en lui! C'est une décision qu'il a prise sans consultation, sans rien. C'est incompréhensible». Christian Antonietti, président de l'UPCP, le syndicat des gendarmes et des gardiens de prison, ne décolère pas. «Dans une lettre que Pierre Maudet a envoyée à la direction de l'Office pénitentiaire (OFPEN), et que j'ai découverte par hasard, il informe que les prochaines personnes engagées auront un statut de simple fonctionnaire, poursuit-il. C'est une véritable déclaration de guerre.»

Aujourd'hui, la majorité des agents de détention genevois sont au bénéfice de la loi sur l'organisation et le personnel de la prison (LOPP). Cette loi tient compte des nombreuses spécificités que requiert ce type de fonction. Elle prévoit notamment des critères d'engagement et de formation bien précis (nationalité, prestation de serment, prime de risques, indemnités diverses, lieu de domicile, etc.). En étant soumis à la loi générale relative au personnel de l'administration cantonale (LPAC), les gardiens de prison deviendraient de «simples» fonctionnaires et ne bénéficieraient de loin plus des mêmes avantages.

«Le personnel pénitentiaire est au bénéfice de trois statuts, rappelle Pierre Maudet. Au 1er janvier prochain, il sera uniformisé car les nouveaux seront soumis à la LPAC». Le magistrat promet que «les préjudices seront compensés». Le jeune conseiller d'Etat conteste, en revanche, le fait de ne pas avoir prévenu le syndicat. «J'ai informé tout le personnel des prisons le 3 octobre dernier, tout a été fait en transparence, affirme-t-il. En outre, une réunion est prévue le 22 novembre avec l'UPCP».

Le rendez-vous s'annonce houleux.

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