A Alep, au nord, deuxième ville du pays et poumon économique de Syrie, les forces régulières bombardaient les quartiers de Chaar, Tariq al-Bab, Hanano, Boustane al-Qasr et Salaheddine, secteur emblématique des insurgés où de violents accrochages avaient lieu.

Un colonel de l'armée a été tué par des rebelles à al-Safira, d'après l'OSDH, basée en Grande-Bretagne et qui se base sur le témoignage de militants ou d'habitants sur place.

L'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes) a affirmé avoir repris aux forces du président Bachar al-Assad des positions «stratégiques» à Salaheddine.

Les violences faisaient également rage dans d'autres régions du pays. Des tirs ont notamment été entendus dans la capitale, alors que les localités d'Al-Tal et de Harista, dans la province de Damas, étaient bombardées.

Dans la province de Hama, cinq personnes ont été tuées dans une ferme qui a été attaquée par les forces militaires, a affirmé l'OSDH sans plus de précisions sur les victimes ou les circonstances de ce drame.

Dans la province d'Idleb, l'armée est entrée dans la nuit de samedi à dimanche avec des chars et des véhicules blindés dans la localité d'Ariha où les soldats auraient pillé des commerces, fouillé des maisons et procédé à de nombreuses arrestations, toujours selon l'OSDH.

Le chef adjoint de la police de Homs a en outre fait défection et se trouve en Jordanie, a indiqué une source de l'opposition. Ibrahim al-Djabaoui «va annoncer sa défection sur la chaîne de télévision Al- Arabia dans la journée», a déclaré, depuis Amman, un responsable du Conseil suprême de la révolution, une organisation militante.

La semaine dernière, le premier ministre, Ryad Hidjab, s'était également réfugié en Jordanie. Il est le plus haut responsable politique à faire défection au régime syrien depuis le début de l'insurrection.

Le gouvernement bahreïni a pour sa part promis dimanche une aide humanitaire de deux millions de dollars en faveur des réfugiés du conflit. Les autorités ont chargé une commission spéciale de l'acheminer, a indiqué l'agence de presse officielle BNA. C'est la première fois que le royaume de Bahreïn annonce une telle aide.

Face à l'intention affichée du pouvoir syrien d'en finir avec ceux qu'il considère comme des «terroristes», la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est pour sa part engagée à «accélérer la fin de l'effusion de sang et du régime Assad», lors d'une conférence de presse samedi à Istanbul avec son homologue turc Ahmet Davutoglu.

Une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, annoncée pour dimanche et prévue à Jeddah en Arabie saoudite, a elle été reportée sine die et sans explication de la Ligue arabe. Celle- ci devait porter sur le remplacement du médiateur international Kofi Annan, ainsi que sur le conflit syrien qui dure depuis près de 17 mois.

Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 20 personnes auraient été tuées dimanche dans tout le pays. La veille, 148 personnes, dont 85 civils, auraient péri à travers le pays.