Motocyclisme - Pire que la pluie, le temps mixte

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MotocyclismePire que la pluie, le temps mixte

Un nombre inhabituel de chutes, une ambiance glaciale: le GP de France sourira à celui qui commettra une faute de moins que les autres. Et ce n’est pas une mince affaire…

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib

Rappel de la formule: après les trois séances d’essais libres (deux le vendredi, la dernière le samedi matin), les respectivement 10 (en MotoGP) et 14 (en Moto2 et en Moto3) pilotes plus rapides s’assurent directement une place dans la phase finale des qualifications.

Les autres se battent entre eux, dans une séance de 15 minutes le samedi après-midi, pour espérer obtenir les deux (MotoGP), respectivement quatre (Moto2 et Moto3) places restantes dans la superpole. Les meilleures positions sur la grille de départ se jouent ensuite dans une ultime séance de 15 minutes.

Or, par temps incertain, il faut essayer de faire tout juste. Et quand, ce vendredi, les pilotes ont trouvé une piste moins mouillée que prévu en matinée - presque totalement sèche l’après-midi -, ils ont tous compris qu’une grande partie de ce GP de France allait se jouer dès les premiers tours de roues.

On a ainsi vu en matinée l’acrobate australien et vainqueur du dernier GP en date, Jack Miller, faire le pari des pneus slicks (pour le sec) alors que l’humidité était encore très importante. Ça a passé pour Miller, pas pour Alex Márquez, qui a lui aussi tenté le coup. Même scénario, mais à un niveau chronométrique beaucoup plus élevé, l’après-midi.

Pendant que Johann Zarco et Fabio Quartararo (malgré une chute) faisaient briller les couleurs françaises, d’autres et pas des moindres (le leader du championnat Bagnaia, le tenant du titre Mir, son collègue de marque Rins et l’officiel Aprilia Aleix Espargaró (deux fois!) n’évitaient pas la gamelle. Or, s’il pleut samedi matin, tous ces braves et bien d’autres devront passer par le purgatoire. Pour deux places au paradis!

Jason oui, Tom non…

A ce petit jeu, nullement anodin, Jason Dupasquier (Moto3) a encore fait beaucoup mieux que Thomas Lüthi (Moto2). Le Fribourgeois poursuit son sans-faute. Désormais toujours placé, il a été intelligent en matinée sur une piste encore très mouillée (17 chutes en Moto3), avant de faire le job dans l’après-midi. Un comportement qui plaît au patron de son team, l’Allemand Florian Prüstel: «Honnêtement, l’an dernier, on s’est demandé si Jason avait vraiment le potentiel pour les GP; sa réponse a été claire», sourit le manager.

Edu Perales, le nouveau patron de Tom Lüthi, aimerait bien avoir une réponse aussi nette; malheureusement, elle tarde. Même si on a vu, ce vendredi, Tom figurer un moment parmi les meilleurs, dès que la piste est devenue plus rapide, en fin de séance, il a dégringolé dans la hiérarchie. Comme si ce satané mur contre lequel il se heurte restait infranchissable.

Un seul Dupasquier au M ans

La famille Dupasquier, de Sorens, devait normalement se retrouver au grand complet au Mans. Bryan, le jeune frère de Jason, devait en effet y effectuer ses débuts sur le front de la nouvelle Northern Talent Cup, formule de promotion officielle ouverte aux pilotes du nord et du nord-est de l’Europe.

Las, alors qu’il s’entraînait dimanche dernier sur une piste en France, Bryan a été touché par un pilote de… quad et il est lourdement tombé sur la tête. Lundi, alors qu’il passait un test PCR – obligatoire pour avoir accès au paddock -, son médecin a découvert quelques réactions étranges chez le jeune homme (troubles de l’équilibre et de la concentration). Dans ces conditions, il n’y avait qu’une seule chose à faire: «Trois semaines de calme et on verra au fil des jours comment il récupère», explique son papa, Philippe.

Pas de Finlande, deux GP en Autriche

Ce n’est pas encore cette année que l’on retournera en Finlande, pour y découvrir le nouveau circuit du KymiRing: en raison de la pandémie de Covid-19, les possibilités de voyages sont très compliquées en Finlande et les promoteurs ont dû se résoudre à annuler la course, programmée mi-juillet.

Une course qui a été immédiatement remplacée: le 8 août, soit une semaine avant le GP d’Autriche, se tiendra sur le Red Bull Ring un GP de Styrie (l’an dernier déjà, il y avait eu deux courses sur ce tracé). Concernant la Finlande, le contrat qui lie les organisateurs finnois à Dorna a été décalé d’une année et reste valable pour une période de cinq ans, soit de 2022 à, et y compris, 2026.

Le Mugello à huis clos

C’est désormais également officiel: le GP d’Italie, sur le circuit du Mugello (30 mai), se déroulera à huis clos, comme le GP de France de ce week-end. La traditionnelle fête des tifosi n’aura donc pas lieu cette année entre les si belles collines toscanes.

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