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Résistance bancairePlusieurs banques ont échoué aux tests de la BCE

L'opération comportait un examen des actifs détenus par ces banques au 31 décembre 2013, et des exercices de simulation destinés à éprouver la solidité des établissements.

La BCE a annoncé que les banques de la zone euro allaient devoir réévaluer leurs actifs.

Vingt-cinq banques de la zone euro sur 130, dont neuf italiennes, ont échoué à l'examen de leur santé financière mené par la Banque centrale européenne (BCE). Leur déficit cumulé de fonds propres atteint 25 milliards d'euros (30 milliards de francs). Douze d'entre elles ont déjà pris des mesures pour corriger leur besoin en capital.

Cet examen, destiné à tourner la page de la crise financière et à restaurer la confiance des investisseurs, «va doper la confiance publique dans le secteur bancaire», s'est félicité Vitor Constancio, vice-président de la BCE. En identifiant les problèmes et les risques, il «devrait faciliter la distribution du crédit en Europe, ce qui va soutenir la croissance économique», a-t-il ajouté.

L'opération d'envergure, qui a mobilisé plus de 6000 personnes, comportait un examen des actifs détenus par ces banques au 31 décembre 2013, puis des tests de résistance. Ces derniers sont des exercices de simulation destinés à éprouver la solidité des établissements en cas par exemple de récession et de crise financière doublée d'une chute des prix de l'immobilier.

UBS (Luxembourg) S.A., filiale du numéro un bancaire helvétique, a passé la rampe.

Italie épinglée

Le système bancaire italien apparaît le plus mal loti avec neuf établissements ayant raté les tests, selon l'Autorité bancaire européenne (ABE), qui a coordonné l'exercice avec la BCE. Banca Monte Paschi di Siena affichait le déficit de fonds propres le plus important, à 2,1 milliards d'euros fin septembre, malgré l'augmentation de capital réalisée cette année

Trois banques grecques, trois chypriotes, deux établissements en Belgique et en Slovénie respectivement et un en France, en Allemagne, en Autriche, en Irlande et au Portugal ont également été recalés.

L'audit a été mené fin 2013 et la BCE a souligné que, depuis cette date, douze des 25 établissements épinglés avaient déjà comblé leurs besoins de capital en levant environ 15 milliards d'euros sur les marchés. Les autres ont deux semaines pour présenter aux autorités bancaires européennes un plan de recapitalisation et entre six et neuf mois pour le mener à bien.

Satisfecit de Bruxelles

La Commission européenne a salué dimanche 26 octobre «un exercice d'une ampleur sans précédent», jugeant qu'il va «apporter une grande transparence en ce qui concerne le bilan des banques» et permettre «d'identifier et de corriger les faiblesses».

Aux termes de la revue de la qualité des actifs au 31 décembre 2013, la BCE a toutefois estimé que les bilans des banques devaient être revus à la baisse de 48 milliards d'euros (dont 11 milliards pour les banques ayant échoué) et que le montant global des portefeuilles de prêts douteux devait être relevé de 136 milliards à 879 milliards.

Elle n'exigera pas des établissements dont des actifs sont surévalués qu'ils prennent des mesures correctrices immédiates mais ils devront renforcer leurs fonds propres, ce qui limitera leur capacité à accroître la taille de leur bilan ou à rémunérer leurs actionnaires. Le redémarrage du crédit reste surtout suspendu à l'évolution de la demande.

Vers l'union bancaire

Cette opération constituait l'ultime étape avant que la BCE n'endosse le 4 novembre le rôle de superviseur bancaire européen, dont la Française Danièle Nouy sera la responsable.

Elle s'est déroulée en deux temps. Depuis novembre 2013, la Banque centrale européenne a mené son «asset quality review» (AQR), radiographie des actifs et crédits détenus par 130 banques de la zone euro (plus la Lituanie), dont l'ampleur devrait être de nature à restaurer la confiance des investisseurs.

En parallèle, l'Autorité bancaire européenne (EBA), basée à Londres, a procédé à de nouveaux «stress tests», exercices de simulation pour tester la solidité des banques face à deux scénarii de risques. Le plus noir prévoyait un retour en récession, sur fond de crise des marchés financiers et d'une chute des prix de l'immobilier.

(ats)

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