Crise de la dettePour Joseph Stiglitz, l'Europe va droit dans le mur
«La seule bonne chose de l'année 2011, c'est qu'elle a été meilleure que ne le sera 2012», estime le prix Nobel d'économie. Si l'Europe poursuit ses programmes de restriction, «les années à venir seront vraiment dures».
- par
- Marc-Henri Jobin

«Nous avons besoins de plus de justice dans la répartition du revenu, de plus de morale", affirme le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz.
La situation en Europe préoccupe Joseph Stiglitz. «Les chances de résoudre le problème par de nouvelles économies sont proches de zéro», relève-t-il dans une interview donnée au Tages-Anzeiger. L'Europe est même «menacée à court terme d'une deuxième récession».
La plupart des gouvernements épargnent, ce qui accentue le ralentissement économique, constate le chercheur et économiste américain. Et contrairement aux promesses faites, «on ne voit toujours pas poindre la lumière au bout du tunnel».
On prescrit la saignée au malade
«Il n'y a au monde pas un seul exemple qui montre qu'il est possible d'assainir un Etat malade en réduisant les salaires, les rentes et les prestations sociales», poursuit l'ancien prix Nobel. La croissance ralentit, les recettes fiscales baissent et la question de l'endettement n'est pas résolue, ajoute-t-il en substance.