«Le théâtre, j ai donné», a répondu laconiquement Y.B., 44 ans à la présidente du tribunal cantonal. Le professeur de théâtre, ex-propriétaire du Moulin-Neuf à Aigle s'est exprimé à nouveau devant les juges cantonaux. En décembre dernier, il avait été condamné à 5 ans de prison par le tribunal d'arrondissement de Lausanne pour avoir avoir entretenu des relations sadomasochistes avec ses propres élèves, des jeunes adolescentes âgées entre 14 et 16 ans.

Le prévenu a été interrogé par le tribunal sur ses projets. «Pour moi, le théâtre et les adolescentes c'est fini, j ai vu ce que ça a donné», a-t-il expliqué avant d'ajouter qu'il souhaitait vieillir avec son épouse et éventuellement se consacrer à l'écriture d'un roman ou d'un essai.

La défense, représentée par l'avocat Me Burnand, a insisté sur un premier jugement du tribunal de l'arrondissement de Lausanne, fondé sur «l'émotion et la morale», plutôt que sur «des règles du code pénal et la loi». «Les juges de Lausanne ont diabolisé Y.B., ils ont assombri son portrait tel un monstre, un homme dangereux. Ses actes ont été odieux, oui, mais on a perdu toutes nuances en visant l'individu plutôt que les actes.» Un point de vue partagé par le ministère public, représenté par le procureur général Éric Cottier: «Le jugement n'a pas fait la juste part des choses, c'était un laminage du prévenu.» Bien que le procureur ait souligné l'importance de «penser aux victimes» et des «actes graves» perpétrés en «exploitant la dépendance de ses victimes.»

Le ministère public requiert une peine «convenable, entre 3 et 5 ans». La lecture du jugement du tribunal cantonal sera donné en fin d'après-midi.