Présdientielle françaisePremier grand oral télé pour les candidats
L'émission «Des paroles et des actes» a vu défiler tous les candidats à l'élection présidentielle hier soir. La parole a pu ainsi être donnée aux plus modestes des prétendants au titre. Florilège.

François Hollande, sur le plateau de France 2.
Cinq des dix candidats à l'élection présidentielle ont participé mercredi soir à la première des deux émissions de France 2. L'exercice tenait davantage du «grand oral» que du «débat», les prétendants intervenant les uns après les autres, sans se croiser.
Ce premier rendez-vous, organisé à 11 jours du premier tour de scrutin, dimanche 22 avril, a vu la participation, à raison d'un quart d'heure chacun, de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), François Hollande (Parti socialiste), Marine Le Pen (FN) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).
En dehors de François Hollande, favori du scrutin, et de la frontiste Marine Le Pen, créditée d'environ 15% des intentions de vote, les «petits candidats» ont tenté mercredi de faire entendre leur voix lors de leur prestation en «prime time».
«Ce sont les Français, et pas les sondages, qui vont déterminer celui qui sera apte à diriger le pays», a déclaré le premier intervenant, Nicolas Dupont-Aignan, crédité d'environ 1% des voix dans les enquêtes d'opinion.
«Il y a deux partis qui monopolisent l'espace public, et ils ont échoué», a expliqué le député souverainiste, qui propose notamment la sortie de la France de la zone euro.
Entre gauche molle et gauche folle
«Combative» malgré une campagne «difficile», Eva Joly s'est quant à elle placée entre «la gauche molle» de François Hollande et la «gauche folle» de Jean-Luc Mélenchon.
La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts a aussi retrouvé sa robe d'ancienne magistrate en jugeant anormal que Nicolas Sarkozy puisse solliciter un second mandat, compte tenu des «présomptions concordantes et précises» pesant sur lui dans plusieurs dossiers judiciaires.
Déterminé, mais prudent dans son propos, François Hollande a repris des pans de son programme. Il a répliqué aux attaques de la droite, annonçant une reprise de la spéculation sur les marchés si la gauche revenait au pouvoir.
«Solutions radicales»
La plus pugnace des cinq sur la forme, Marine Le Pen est revenue sur des thèmes classiques de son programme comme l'immigration, la sortie concertée de la «prison» de la zone euro, la dénonciation de l'avortement «de confort» et les signes religieux ostentatoires.
Partisan de «solutions radicales» comme l'interdiction des licenciements, Philippe Poutou a suggéré d'»enlever les moyens de nuire» à ceux «qui dirigent l'économie n'importe comment».
Devenir président de la République, «ce n'est pas une ambition personnelle», a dit le candidat. Cet ouvrier de profession a reconnu qu'il ne souhaitait pas faire une «carrière politique».
Jeudi soir, ce sera le tour de Nathalie Arthaud (LO), François Bayrou (MoDem), Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) et Nicolas Sarkozy (UMP) de se plier à cet exercice télévisuel inédit.