Procès de Claude D.Prison à perpétuité et internement à vie requis
Le procureur général vaudois Eric Cottier a rendu public à l'instant la peine qu'il demande au tribunal de prononcer contre l'assassin de Marie.
- par
- Benjamin Pillard
«C'est un assassinat gravissime. Il est parmi les plus lourds, les plus fondamentalement mauvais, les plus fondamentalement violents, fondamentalement teintés de sadisme et mépris pour la vie d'autrui qu'il m'a été donné de rencontrer dans une carrière judiciaire qui a bientôt trente ans au compteur.»
C'est un réquisitoire de deux heures, sans la moindre concession, qu'a lu ce matin à Renens (VD) le chef de file du Ministère public cantonal Eric Cottier devant la Cour criminelle de la Broye. Claude D., le tueur récidiviste de 39 ans à l'origine de la mort de la jeune Marie (19 ans) en mai 2013 pourrait bien écoper de la peine maximale prévue par le Code pénal suisse: la prison à perpétuité, assortie d'un internement à vie.
Ce qui signifierait, si les juges venaient à la prononcer, que le Fribourgeois ne recouvrirait plus jamais sa liberté. A moins que les progrès de la psychiatrie ne permettent un jour de le traiter et d'exclure toute dangerosité pour la société. Au troisième jour de son procès, mercredi, deux experts psychiatres s'étaient accordés à dire que le sadique psychopathe est incurable; très vraisemblablement «jusqu'à sa mort» - les malades atteints d'un tel trouble de la personnalité «ne changeant pas». Et le risque de récidive, «très élevé». Dans leurs plaidoiries prévues cet après-midi, Me Loïc Parein et Me Yaël Hayat -les défenseurs de Claude D.- auront la lourde tâche de tenter de rallier les cinq juges à leur cause.
Le tribunal rendra son verdict dans deux semaines, jeudi 24 mars.