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AutomobilePSA Peugeot Citroën renonce à ses dividendes

PSA Peugeot Citroën a dû accepter de renoncer au versement de tout dividende pendant trois ans pour que l'Etat accepte de secourir sa banque.

Le constructeur automobile français est toutefois resté vague sur les concessions qu'il pourrait être amené à faire en matière d'emploi.

BPF, la banque maison qui offre des crédits aux acheteurs de voitures du groupe, connaît d'importantes difficultés de financement. L'Etat va apporter sa garantie sur 7 milliards d'euros d'emprunts pendant trois ans, lui offrant ainsi une bouffée d'oxygène, a annoncé mercredi le groupe automobile.

Mais les contreparties sont importantes, puisque PSA s'engage «pendant la période de la garantie de l'Etat, à ne pas procéder à des distributions de dividendes ou à des rachats d'actions, et à ne pas attribuer aux membres du directoire d'options de souscription ou d'achat d'actions ni d'actions gratuites», selon un communiqué publié par PSA.

Quelques minutes plus tôt sur France Inter, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé: «mon gouvernement n'a pas du tout l'intention de faire des cadeaux, comme cela, sans engagements (...), ce temps-là est terminé».

Le gouvernement exigeait justement que le groupe renonce à rétribuer ses actionnaires. PSA a aussi concédé une entrée au conseil de surveillance du groupe d'un représentant des salariés et celle d'un représentant de l'Etat.

Cette immixtion inhabituelle de l'Etat dans le fonctionnement d'une entreprise 100% privée n'était guère du goût de la Bourse de Paris, où l'action PSA a perdu un temps plus de 7% pour revenir à son plus bas niveau depuis 1986.

Dialogue social

Le chef du gouvernement a aussi demandé que le groupe automobile, qui prévoit 8000 suppressions de postes en France et la fermeture de son site d'Aulnay, près de Paris, revoie sa copie en épargnant des postes.

«Nous demandons que le groupe PSA fasse des propositions aux salariés pour améliorer ses propositions, l'objectif pour nous, c'est clair: pas de licenciements secs, pas de personnes sans solution», a déclaré Jean-Marc Ayrault.

Le groupe s'abrite, lui, derrière le dialogue social pour ne pas trop en dire sur ce sujet et reporte les annonces au mois prochain.

«Notre plan de restructuration est en cours (de discussion) avec les différents représentants du personnel», a déclaré le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d'une conférence téléphonique, et «on ne peut pas préempter les conclusions d'un dialogue qui est en train de se dérouler».

Le président du directoire, Philippe Varin, a été un peu plus clair en soulignant que les contreparties voulues par le gouvernement «ne remettent pas en cause (le) plan de redressement»... et donc d'éventuels licenciements.

Alliance avec GM

Simultanément, le groupe, qui a subi une baisse de 3,9% de son chiffre d'affaires à 12,9 milliards d'euros (15,6 milliards de francs) au troisième trimestre, a dévoilé un peu plus sur son alliance avec le concurrent General Motors.

Le français et l'américain, qui ont noué une alliance stratégique fin février, vont plancher sur 4 projets industriels communs, dans les monospaces, les véhicules haut de gamme et les petites voitures faiblement polluantes.

«L'objectif est de conclure les contrats d'application au plus tard le 31 décembre 2012» pour permettre un lancement commercial des modèles issus de l'alliance avant la fin de l'année 2016. Les deux groupe confirment les objectifs de synergies déjà annoncés de 2 milliards de dollars par an d'ici cinq ans.

PSA a fait un geste en direction des pouvoirs publics en annonçant que la remplaçante de la Citroën C5 serait assemblée dans l'usine de Rennes, très touchée par son plan de restructuration.

PSA, qui reste très dépendant du Vieux Continent, a le couteau sous la gorge: il estime que le marché automobile européen devrait reculer encore plus que prévu cette année, de 9%, contre -8% prévus auparavant.

(ats)

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