Euro 2020«Quand Gareth Bale a joué, il a toujours eu un impact significatif»
Ancien préparateur athlétique du Pays de Galles et de Servette, Adam Owen s’attend à un duel très intéressant entre son pays et la Suisse samedi.

- par
- Valentin Schnorhk

Adam Owen a fait partie du staff de Servette en 2014 et 2017.
En 2016, Adam Owen était un des acteurs du plus grand exploit de l’histoire du football gallois. En France, Gareth Bale et ses coéquipiers s’étaient hissés jusqu’en demi-finale de l’Euro, ne tombant que devant le Portugal (2-0). Et Owen était le préparateur physique de cette équipe, alors même qu’il appartenait au staff du Servette FC (entre 2014 et 2017). Désormais au Seattle Sounders, en Major League Soccer, en tant que responsable de la performance, le Gallois garde toujours un œil avisé sur une sélection qu’il connaît mieux que personne. Son regard, avant le duel contre la Suisse, samedi (15 h) à Bakou.
Adam Owen, que devons-nous attendre de cette sélection galloise?
Il y a un bon mélange entre de l’expérience, avec les gars qui avaient participé au dernier euro, et l’enthousiasme des jeunes qui découvrent un tel tournoi. Pour être honnête, je trouve ce mélange excitant.
Y a-t-il eu une évolution dans le jeu entre l’équipe de 2016 et celle de 2021?
Oui, il y a eu du changement. À l’époque, on jouait presque toujours en 3-4-3, ce que l’équipe peut toujours faire. Mais désormais, on a souvent vu un 4-3-3 avec beaucoup d’activité en zone offensive avec Daniel James, Gareth Bale, Harry Wilson… Il y a eu une progression. C’est positif pour la sélection qu’elle sache jouer dans différents systèmes.
Pensez-vous que le Pays de Galles soit meilleur aujourd’hui?
Il y a du changement, chez les joueurs mais aussi dans le staff, alors on ne peut pas vraiment comparer. La différence est significative, aussi au niveau de l’état d’esprit. Ce n’est désormais plus la première fois que l’équipe va disputer une grande compétition. Elle a cette expérience et possède de meilleures indications sur ce qu’est un Euro.
À quel point l’absence de Ryan Giggs (ndlr: qui, en raison de démêlés avec la justice pour violences conjugales, a été suspendu de son poste) peut-elle se faire sentir?
Il est respecté pour le boulot qu’il fait, notamment ce qu’il a implémenté dans la manière de jouer, pour les jeunes à qui il a donné l’opportunité de jouer. Il a joué un rôle significatif pour renouveler la sélection. Mais tout le monde a beaucoup de respect et d’admiration pour Rob (Page, qui assure l’intérim à ce poste). Il a eu une bonne carrière de joueur et il mérite cette fonction. Il va continuer à entretenir la même exigence.
«Les attentes sont très élevées, avec le souvenir de 2016»
Le cas de Ryan Giggs fait-il beaucoup parler au Pays de Galles?
J’ai vécu à l’étranger ces derniers mois, donc je ne peux pas m’exprimer à ce sujet. Et ce n’est pas mon travail de le commenter.
Pouvez-vous nous parler un peu plus de Rob Page?
Je le connais déjà depuis quelques années. Lorsque Chris Coleman était le sélectionneur (ndlr: entre 2012 et 2017), il était en charge des équipes de jeunes. Il connaît donc bien tous ceux qui sont arrivés récemment dans l’équipe. C’est quelqu’un qui fait partie du système de formation gallois et c’est une progression naturelle pour lui.
Gareth Bale a-t-il toujours un impact aussi important sur l’équipe?
(Il coupe) Absolument. C’est un top, top joueur. Un top joueur. Je ne serais pas surpris qu’il réussisse une saison fantastique pour l’année prochaine avec le retour de Carlo Ancelotti au Real Madrid.
Mais ces derniers mois, cela a été plus compliqué pour lui…
Regardez sa carrière: quand il a joué, il a toujours eu un impact significatif. Encore récemment avec Tottenham. C’est seulement quand tu ne joues pas que tu perds de l’importance. Tous les joueurs sont les mêmes: ils ont besoin de sentir la confiance pour être performants. Je me réjouis de voir Gareth. Tous ceux qui le connaissent savent le type qu’il est: humble, motivé, passionné de football. Pour moi, il n’y a pas de souci avec lui.
Quel regard portez-vous sur ce groupe, avec la Suisse, que vous connaissez bien, en face?
Ce sera un groupe compétitif. J’ai évidemment suivi l’équipe de Suisse, aussi parce qu’il y a Denis Zakaria, que l’on avait lancé à Servette et qui continue de progresser. Le Pays de Galles et la Suisse me semblent être deux bonnes équipes, similaires. Ce sont deux petits pays en termes de population. Mais ils ont chacun compris leur importance pour développer des joueurs. Les Gallois vont souvent s’établir en Angleterre, les Suisses à l’étranger. Les deux équipes peuvent à mon avis concurrencer l’Italie pour finir en tête du groupe. Je m’attends à un joli duel.
Qu’attend le Pays de Galles de sa sélection?
Quand tu affrontes un tournoi avec des joueurs qui évoluent pour la plupart en Premier League, tu espères forcément sortir du groupe. Les attentes sont très élevées, avec le souvenir de 2016. Et avec les jeunes qu’il y a, qui vont connaître leur première expérience, ça peut être très intéressant.