FootballQuand il neige, le LS ne peut pas utiliser son chauffage
Lors du derby contre Sion, le club vaudois n’a pas pu profiter de sa pelouse chauffée pour éliminer la neige. Un tel recours est soumis à des restrictions d’utilisation draconiennes

- par
- Nicolas Jacquier

Samedi à la Tuilière, la neige s’est invitée quelques minutes avant l’échauffement des joueurs (ici, ceux du LS).
Depuis quelques mois, le FC Lausanne-Sport a pris possession de ses nouvelles installations. Avec ses lignes épurées, la stade de la Tuilière est magnifique.
Si ce nouveau bijou architectural, qui a coûté quelque 80 millions de francs, en impose, il comporte un petit défaut par ces temps de neige et de grand froid: le club vaudois n’est pas en mesure d’utiliser le chauffage de la pelouse synthétique aussi souvent qu’il le souhaiterait…
Cela aurait pourtant été utile samedi lors du derby romand contre Sion: la neige, tombée dès la fin d’après-midi, a rendu la pelouse fort glissante. Les joueurs de Giorgio Contini ont d’ailleurs paru davantage souffrir de ces conditions particulières que ceux de Fabio Grosso. Compte tenu des investissements consentis (environ 800’000 francs pour la seule pose du chauffage au sol, constitué de 40 km de tuyaux), beaucoup, devant leur télé, ont aussi pu s’étonner de l’état du tapis synthétique.

Sur la pougée enneigée, les 22 acteurs ont dû jouer les équilibristes. On reconnaît ici les Sédunois Zock (à gauche) et Karlen, assistant à une cabriole du Lausannois Flo.
Si le club vaudois n’a pas pu enclencher le chauffage, c’est parce que le recours à celui-ci obéit à des conditions d’utilisation très strictes: pas plus de 72 heures par année, soit donc au maximum trois jours complets (dont au moins un afin de s’assurer que le fameux système fonctionne).
«Si l’on pouvait éviter de réchauffer les étoiles… D’un point de vue énergétique, c’est de l’argent et de l’énergie gaspillés»
Un compromis politique trouvé devant le conseil communal de la Ville, suite à une intervention remarquée du groupe des Verts. «Si l’on pouvait éviter de réchauffer les étoiles, s’était récemment exclamé Xavier Company, coprésident des Verts lausannois et conseiller communal, dans les colonnes de 24 Heures. D’un point de vue énergétique, c’est de l’argent et de l’énergie gaspillés.»
Faute de chauffage, c’est en définitive une armée de bras bénévoles appelés à la rescousse qui avait déblayé ce week-end la petite couche de neige tombée une demi-heure avant le coup d’envoi.
«Ce type d’installation empêche la formation de gel mais ne fait pas fondre la neige quand il y en a trop»
Voilà qui peut certes prêter à sourire mais ne perturbe nullement Vincent Steinmann, directeur administratif du LS, obligé de s’incliner devant la convention signée. «L’installation du chauffage a été autorisée à la condition d’en limiter son utilisation, explique le directeur administratif du LS. De toute manière, le chauffage n’aurait pas suffi à faire fondre samedi la neige. On a déjà mené des tests. Ce type d’installation empêche la formation de gel, mais ne fait pas fondre la neige quand il y en a trop. Si les flocons commencent à tenir juste avant le coup d’envoi, vous ne pouvez plus rien faire.»
Au niveau européen, le chauffage est obligatoire pour espérer accueillir des matches internationaux. A la Pontaise, le nombre de renvois provoqués par la météo hivernale n’excédait pas un match par saison en moyenne ces dernières années. A titre indicatif, le FC Sion peut utiliser sans restriction le nouveau système de chauffage dont est dotée la pelouse de Tourbillon, un chauffage souvent enclenché durant les mois d’hiver...
Lundi matin, alors que 10 bons centimètres de neige tombée durant la nuit recouvraient la Tuilière, le chauffage n’était pas davantage enclenché. «Selon nos prévisions, estime Vincent Steinmann, on ne pourra s’en servir que pour deux événements par an.» Autant bien les choisir et y regarder à deux fois avant de tourner le bouton…