Slovaquie: «Que l'esprit nazi brûle en enfer!»

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Slovaquie«Que l'esprit nazi brûle en enfer!»

Après le tabassage à mort d'un Philippin par un néonazi présumé, des milliers de Slovaques ont manifesté à Bratislava.

Henry Acorda, un Philippin de 36 ans qui vivait en Slovaquie, a été agressé à Bratislava le 26 mai par un homme de 28 ans, Juraj H.. Il est mort à l'hôpital cinq jours après. (Vendredi 8 juin 2018)

Henry Acorda, un Philippin de 36 ans qui vivait en Slovaquie, a été agressé à Bratislava le 26 mai par un homme de 28 ans, Juraj H.. Il est mort à l'hôpital cinq jours après. (Vendredi 8 juin 2018)

AFP

Des milliers de Slovaques se sont réunis vendredi dans la capitale, Bratislava, pour protester à l'appel de groupes antifascistes après la mort d'un Philippin, battu à mort par un néonazi présumé.

«Que l'esprit nazi brûle en enfer!», ou encore «Les mâles Alpha au zoo!», pouvait-on lire sur les bannières brandies par les manifestants, selon un journaliste de l'AFP sur place. Le rassemblement avait commencé par une marche funèbre jouée par un violoniste.

Les manifestants étaient au nombre de 3000, ont affirmé les organisateurs au journal local Dennik N. Les appels à manifester avaient été lancés sur Facebook par quatre groupes antifascistes slovaques.

Henry Acorda, un Philippin de 36 ans qui vivait en Slovaquie, a été agressé à Bratislava le 26 mai par un homme de 28 ans, Juraj H.. Il est mort à l'hôpital cinq jours après.

Ku Klux Klan

«Les informations dont nous disposons sur Juraj H. montrent clairement qu'il est favorable à l'extrême droite», ont écrit les organisateurs. Ils ont souligné que le meurtrier avait placé la photo d'une cape du Ku Klux Klan sur Facebook, ainsi que celle d'une bouteille de vodka russe avec la mention «White Power» en anglais.

Le jeune homme a été inculpé pour homicide involontaire et incarcéré. Il encourt 12 ans de détention. La police ne s'est pas prononcée sur des motivations racistes. Des responsables politiques slovaques ont condamné l'agression mortelle, y compris le Premier ministre Peter Pellegrini, qui a appelé à punir le coupable.

Cependant, son parti social démocrate Smer et la formation nationaliste SNS avec laquelle il a formé une coalition ont tous deux fait campagne avant les élections de 2016 sur des thématiques hostiles aux musulmans et aux réfugiés, ouvrant la voie selon des analystes à l'entrée du parti d'extrême droite Notre Slovaquie au Parlement.

Le leader de Notre Slovaquie, Marian Kotleba, est connu pour avoir des positions violemment anti-Roms et anti-migrants, et pour avoir pris la tête de marches comprenant des militants portant des uniformes noirs assimilés aux néonazis.

(AFP)

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