RefusRaéliens chassés du stamm PLR
Le mouvement annonce une présentation de ses croyances dans un restaurant lausannois bien connu… qui ne veut plus d'eux!
- par
- Raphaël Pomey

Le patron du Vaudois à Lausanne accepte les raéliens pour manger, mais pas pour donner une conférence qu'il n'accepte pas éthiquement parlant.
Des fondues, des «caquelons du vigneron» et des discours sur les «Elohim». Tel est le programme qui, le 10 décembre prochain, devait animer la soirée de la vénérable brasserie restaurant Le Vaudois. Situé en plein cœur de Lausanne, l'établissement occupe des locaux appartenant au Cercle Démocratique Lausanne, organisation proche du PLR. Il compte trois salles polyvalentes, en sous-sol, permettant d'accueillir différentes conférences, sur rendez-vous. C'est dans l'une d'entre elles que devait se tenir une séance présentant «La vérité sur nos origines extraterrestres».
«Devait», car le patron des lieux, jeudi soir, a envoyé un courriel aux disciples de Raël, organisateurs du speech, pour leur faire savoir qu'ils étaient désormais persona non grata. Pourquoi les avoir accueillis tout d'abord? David Balsamo explique que son établissement a été floué: dans un premier temps, les raéliens lui auraient envoyé une demande formelle, laissée sans suite, avant qu'un adepte fasse une demande de réservation en son nom propre. Le pot aux roses a finalement été découvert après un coup de fil des autorités.
Pas d'extraterrestres à table
«Que les raéliens viennent manger comme n'importe qui, pas de problème. Mais des conférences sur ce sujet, éthiquement je ne peux pas accepter.» Le responsable ajoute ne pas avoir envie que «les extraterrestres viennent au restaurant».
Du côté du mouvement, c'est la soupe à la grimace, à défaut de la fondue. D'autant plus que l'événement était encore annoncé hier au Vaudois, sur Facebook. Chris Antille, prêtre raélien et porte-parole en Suisse romande, déplore une discrimination qui mériterait d'être punie par la loi. Cette sanction supposerait cependant que les raéliens soient reconnus comme religion officielle, ce qui n'est pas le cas. Il ajoute qu'un restaurant genevois avait déjà refusé de servir un raélien, reconnaissable à son médaillon, sans être condamné. Heureusement pour lui et ses corrélionnaires, un nouvel établissement lausannois se dirait prêt à les accueillir, en toute connaissance de cause.
Est-ce d'ailleurs vraiment le rôle des restaurateurs de décider qui ils veulent bien héberger, en fonction de leurs croyances? En théorie pas, concède Gilles Meystre, directeur de GastroVaud. Le cas présent serait toutefois plus délicat en fonction du caractère «sectaire» des hôtes. Cet ancien secrétaire politique du PLR connaît d'ailleurs bien Le Vaudois, pour avoir autrefois travaillé quelques étages au-dessus de ce stamm des radicaux vaudois: «Franchement, ça aurait été très exotique de retrouver les raéliens là au milieu. Ils ne cadrent pas tellement avec l'esprit des lieux.»