Croisé dans la nuit à la sortie de Tourbillon, Vilmos Vanczak résuma d'une phrase à quoi peut tenir un match de football et, avec un peu d'imagination, une fin de saison. «Sur ce dernier corner, je n'arrive pas à mettre la tête. Je reprends la balle de la poitrine mais elle passe à 5 ou 10 centimètres du poteau.» Trois fois rien en somme pour deux points de différence.

A la seule lumière de cette action de la 93e minute, le match nul concédé par Sion samedi soir contre Saint-Gall ressemble à une mauvaise opération. C'est évidemment un mirage. Car lorsque Jeff Saibene aura le courage de dérouler le DVD de cette partie, il réalisera que son équipe a peut-être aligné samedi durant 70 minutes plus d'occasions et de surnombres que depuis la reprise de février.

«C'est une vraie déception, reconnaissait d'ailleurs le coach luxembourgeois. On a marqué après cinq minutes, bien joué défensivement mais on n'a pas su tuer le match en début de seconde mi-temps.»

A côté de lui, Raimondo Ponte ne pouvait que confirmer en insistant sur le sursaut final de ses ouailles. «L'équipe manque de confiance. Elle perd trop de ballons faciles et manque de solidité défensive. Heureusement, les changements nous ont rendus plus incisifs et on a prouvé lors des dernières vingt minutes que l'on était encore une équipe.»

Concrétisé par un nouveau but de renard du Brésilien Léo, ce réveil tardif ne saurait faire oublier les tonnes d'approximations qui ont précédé. Mais au moins a-t-il le mérite de rappeler que le FC Sion qui débarquera dimanche prochain à la Pontaise n'a rien d'un groupe à la dérive.

«On verra bien ce que les Lausannois vont faire à Zurich (cet après-midi), résumait Raimondo Ponte. S'ils gagnent au Letzigrund, alors ce match nul nous fera encore plus de bien. Mais en attendant, on peut vivre avec ce point.»

En repensant aux innombrables occasions «croquées» par Wüthrich et Vitkieviez, on le comprend tout à fait.