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AutoRallye de Catalogne - Les WRC métamorphosées en 75 minutes (MAGAZINE)

Par Sylvain DUBUS Salou (Espagne), 24 oct 2014 (AFP) - Le rallye de Catalogne étant le seul de la saison à alterner les journées sur terre et sur asphalte, les WRC subissent une véritable métamorphose grâce au savoir-faire et à l'agilité des mécaniciens pour passer de l'une à l'autre surface.

"On a pour cela un délai raisonnable vendredi soir de 75 minutes pendant lequel huit mécaniciens s'affairent sur la voiture ", a expliqué à l'AFP Didier Clément responsable de l'exploitation des Citroën WRC. "Le travail sur la partie avant est la plus longue et dure environ une heure", a-t-il ajouté. Le différentiel et la boite de vitesses, les suspensions et leurs triangles, les freins, les amortisseurs, sont remplacés. A peu près les mêmes opérations sont effectuées à l'arrière. "Pour schématiser, il ne reste plus que la coque et le moteur", a souligné l'ingénieur précisant que, malgré l'entraînement effectué par les équipes, ces changements étaient à risques. "Personne n'est à l'abri d'une erreur", rappelle-t-il. "On ne travaille pas en séquentiel mais en simultané. Une fois tout par terre, on va amener l'ensemble déjà assemblé et réglé pour le monter en lieu et place de l'ancien", a-t-il dit. A l'oeil, la voiture devient apte à retrouver l'asphalte samedi et dimanche - puisque toute la journée de vendredi se déroule sur terre - et se présente sous un jour très différent. "Les changements de pneumatiques - on passe à des jantes de 18 pouces - nous permettent de mettre de gros freins (355 mm au lieu de 300 mm), la voiture est abaissée", ajoute Didier Clément qui précise que l'électronique du moteur n'est pas modifiée. A Barcelone, jeudi soir, sur la Place d'Espagne, toutes les voitures étaient en configuration terre alors que cette spéciale se déroule sur le bitume. "Ce serait un peu stupide de faire la transformation deux fois ", ajoute le responsable technique. "D'ailleurs toutes les voitures étaient sur le même pied d'égalité. On fait régulièrement des spéciales asphalte en pneu terre comme au Portugal ou en Italie. Les pneus glissent, surchauffent. Il suffit de savoir les gérer", a-t-il ajouté. "On ne cherche pas à gagner des secondes dans cette opération même si notre matelas de minutes non utilisées n'est pas très gros. Elle a été décidée en 2009 ou 2010 suite à une demande collective des équipes qui souhaitaient allonger de 30 minutes l'assistance. On est parfaitement dans le délai mais cela peut se compliquer si la voiture arrive endommagée après une sortie de route. En tout cas, c'est un beau chantier!", conclut Didier Clément. syd/jcp

(AFP)

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