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RallyeRallye de Catalogne - Ogier, une capacité d'adaptation hors du commun (PORTRAIT)

Par Sylvain DUBUS Salou (Espagne), 26 oct 2014 (AFP) - Perfectionniste, sûr de lui, introverti mais capable de coups de sang, le Français Sébastien Ogier, sacré dimanche champion du monde des pilotes WRC pour la deuxième année consécutive, possède une capacité d'adaptation hors du commun, sur tous les terrains.

Cet atout lui permet d'espérer marcher sur les traces de son glorieux précédesseur, Sébastien Loeb, même si la route est encore longue puisque son ancien rival a été neuf fois champion du monde. "Outre cette qualité, je lui prêterais volontiers celle d'être sûr de lui et, en tenant compte de sa rapidité au volant, j'ajouterais la très grande fiabilité dont il fait preuve tout le long de la saison", a expliqué à l'AFP l'ingénieur en chef de Volkswagen, François-Xavier Demaison, le père de la Polo-R. Au cours des 12 manches déjà disputées - le Rallye de Grande-Bretagne va clore la saison du 14 au 16 novembre - Ogier, qui aura 31 ans en décembre, en a remporté sept, terminant deuxième à deux reprises. Un palmarès éloquent sur des routes couvertes de glace, de terre ou d'asphalte, quelquefois les trois à la fois! Et une "vista" de premier ordre pour ce pilote que Demaison qualifie "d'insatisfait permanent". Perfectionniste, le natif de Gap est aussi plutôt introverti, contrairement à son coéquipier finlandais, le volubile Jari-Matti Latvala, qu'il vient de priver d'un premier titre. Mais il réagit néanmoins vivement lorsque les choses lui déplaisent. Dès ses tout débuts au volant des WRC Citroën, en 2010 au rallye de Jordanie, Ogier avait laissé éclater sa fureur après qu'un "balayage" des routes lui fut imposé pour favoriser la tâche de son chef de file d'alors, Sébastien Loeb en personne. Et ce alors même que son avenir au sein du constructeur français était loin d'être scellé. Ses accrochages avec le multiple champion du monde avaient atteint leur apogée au rallye d'Allemagne 2011 lorsque Loeb avait vu son contrat renouvelé en tant que premier pilote, ce qu'Ogier ne pouvait accepter. "En vue de notre arrivée en WRC, Loeb a été approché par Volkswagen à cette époque mais il a préféré rester avec Citroën", a poursuivi Demaison. "Notre proposition a ensuite été faite à Ogier, mais franchement, je ne croyais pas qu'il allait accepter car notre voiture n'était qu'un laboratoire roulant fin 2011". Un autre trait de caractère du pilote français s'est alors fait jour: participer à fond à un projet sur le long terme, lui qui paraissait si pressé de parvenir au sommet de la hiérarchie. Un année de purgatoire - sur une Skoda - dans un parfait anonymat l'attendait en 2012, le temps que la Polo-R WRC soit développée. Premier de sa classe S2000 et figurant à plusieurs reprises dans le top 10 avec une voiture nettement moins puissante que les WRC, Ogier attendait son heure. L'année suivante, neuf victoires et un premier titre ouvraient la route à d'autres succès. Cette saison, cet homme aux yeux clairs, qui parait si sûr de lui derrière un sourire ravageur a connu quelques moments de faiblesse au mois d'août, repartant d'Allemagne sans aucun point. "J'ai eu un passage à vide mentalement cet été car je me suis laissé un peu trop influencer par les projets de nouvelles règles concernant le rallye. Ma motivation en avait pris un peu un coup", déclarait-il à l'AFP pour expliquer ses déconvenues passagères. Un nouveau faux-pas au Rallye de France retardait l'échéance mais la mixité des surfaces terre/asphalte au Rallye de Catalogne a offert dimanche à cet homme fraîchement marié à Andrea la possibilité de conduire en père de famille au Pays de Galles, lors de la dernière épreuve. syd/pr/adc

(AFP)

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