Tribunal de La HayeRatko Mladic hospitalisé «par précaution»
L'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie a été transféré à l'hôpital jeudi matin à la suite d'un malaise survenu lors d'une audience devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été hospitalisé «par précaution» jeudi matin.
L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a été hospitalisé «par précaution» jeudi matin à la suite d'un malaise, lors d'une audience devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Les débats doivent reprendre vendredi.
«Mladic ne se sentait pas bien et a été conduit à l'hôpital par précaution», a déclaré Nerma Jelacic, la porte-parole du TPIY qui siège à La Haye.
Le juge Alphons Orie a ordonné la suspension de l'audience vers 10h30 après avoir constaté que Ratko Mladic, 70 ans, ne se sentait pas bien. Les débats reprendront vendredi à 09h00, a-t-il annoncé un peu plus tard.
Lorsque l'audience a été suspendue, Ratko Mladic «n'était pas en forme: il ne pouvait communiquer avec personne et il ne pouvait pas ouvrir les yeux, il ne pouvait pas se lever», a déclaré Branko Lukic, l'avocat de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie.
«Le personnel médical est arrivé et a constaté que Ratko Mladic était en mauvaise santé, et celui-ci a été transporté je ne sais pas où», a poursuivi l'avocat serbe. Ratko Mladic «était de très bonne humeur ce matin, rien ne laissait penser qu'il ne se sentait pas bien», a souligné Branko Lukic.
Accusé de génocide
Le procès de Ratko Mladic, ajourné le 17 mai à la demande de la défense, avait repris lundi avec l'audition du premier témoin de l'accusation, un musulman qui avait survécu à l'exécution sommaire d'environ 150 personnes en novembre 1992, dans le village de Grabovica (nord de la Bosnie).
Les juges entendaient jeudi matin le deuxième témoin de l'accusation, David Harland, qui était spécialiste des affaires civiles et conseiller politique auprès de la Forpronu, de juin 1993 à la fin de la guerre, qui témoignait sur le bombardement de Sarajevo.
L'ancien général est accusé de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la guerre en Bosnie (1992-1995) au cours de laquelle 100'000 personnes avaient été tuées et 2,2 millions de personnes déplacées.
Attaques cérébrales
Ratko Mladic, qui plaide non coupable et encourt la prison à vie, doit répondre notamment du massacre de Srebrenica en juillet 1995 au cours duquel près de 8000 hommes et adolescents musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie.
Arrêté le 26 mai 2011 en Serbie après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, l'accusé s'est plaint régulièrement de problèmes de santé depuis sa comparution initiale le TPIY en juin 2011. Le TPIY se refuse à donner tout détail sur l'état de santé et les maladies des accusés, par respect de leur vie privé.
Ratko Mladic avait subi trois attaques cérébrales en 1996, 2008 et février 2011, et est hémiplégique (paralysé du côté droit en ce qui le concerne), selon son avocat Branko Lukic. Il avait été soigné pour une pneumonie à l'automne 2011 et avait affirmé souffrir de calculs rénaux.
L'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic était mort en mars 2006 dans sa cellule à La Haye avant la fin de son procès.