TechnologieRecruté par un robot!
De plus en plus d'entreprises ont recours à l'intelligence artificielle (IA) pour recruter leur personnel. Zoom sur le «matching», les «chatbots» et le «digital assessment».
- par
- Anne-Charlotte Müller

De plus en plus d'entreprises ont recours à l'intelligence artificielle (IA) pour recruter des collaborateurs.
Trouver le bon candidat pour un emploi demande du temps, de la main-d'œuvre, et de l'argent. C'est pourquoi de plus en plus d'entreprises ont recours à l'intelligence artificielle (IA) pour alléger leur tâche. Après le matching (couplage), les chatbots (agents conversationnels), c'est au tour du digital assessment (évaluation digitale) de voir le jour dans les services RH.
Les technologies de matching comparent les profils des candidats avec les annonces des employeurs, via des applications comme Yooture, Moberries, Truffles ou Talentfly. Ces programmes s'apparentent au Tinder de l'emploi. Les chatbot – contraction entre chat (discuter en anglais) et bot (robot) –, sont eux des logiciels capables de dialoguer avec un individu dans une conversation en direct. Ils existent depuis les années 1950, mais ce n'est que récemment qu'ils sont utilisés pour le recrutement. Leur principal avantage: l'immédiateté qu'ils assurent. Un gain de temps pour les recruteurs comme pour les candidats. Le robot est toujours là, prêt à répondre aux interrogations des internautes.
«L'objectif des chatbot est d'automatiser les tâches à faible valeur ajoutée, faciliter la vie des employés et des clients, libérer du temps pour l'aspect relationnel», explique Thomas Sabatier, fondateur de The Chatbot Factory, en France.
Même le ton de la voix
Comment se déroule un digital assessment? Le recruteur demande au candidat de se filmer en train de répondre à certaines questions préenregistrées, en utilisant par exemple le portail de HireVue. Pendant ce temps, un robot logiciel analyse tous ses faits et gestes, il prend note des changements à peine perceptibles dans sa posture, son expression faciale et le ton de sa voix. Le robot capte ainsi 25 000 données. Après quoi, le candidat peut être contacté pour un entretien en face-à-face avec un humain ou être recalé.
«Si vous parlez d'un million de dollars, vos yeux auront tendance à se tourner vers le haut, vos indices verbaux deviendraient silencieux. Votre tête pencherait légèrement vers le haut avec vos yeux», explique au Guardian, Nathan Mondragon, psychologue en chef chez HireVue.
La société Manpower, spécialisée dans les secteurs de l'intérim et du recrutement a, elle, mis en place une «Digital room», en cours de test actuellement. Elle devrait bientôt arriver en Suisse.
Une bulle bardée de capteurs
Il s'agit d'une bulle composée d'un certain nombre de caméras, de capteurs et de micros. Le candidat est assis à l'intérieur, face à un écran animé par un avatar, qui lui pose des questions. Ces instruments analysent toutes ses réactions. «Pour l'instant, les candidats doivent se déplacer dans la bulle, mais à terme nous aimerions transposer notre programme pour qu'il soit utilisé à distance, juste avec un ordinateur», souligne Romain Hofer, directeur de la communication et du marketing chez ManpowerSuisse.