Dopage présuméRémy Di Grégorio et un naturopathe devant le juge
Accusé de dopage, le coureur de l'équipe de Cofidis nie tout. Il se présente jeudi devant un juge en compagnie d'un naturopathe déjà condamné en 2008 pour exercice de la médecine illicite.

Rémy Di Grégorio avait été interpellé par les gendarmes mardi matin dans son hôtel de Bourg-en-Bresse (Ain).
Le coureur de l'équipe Cofidis Rémy Di Grégorio, 26 ans, ainsi qu'un naturopathe de 75 ans sont en cours de présentation devant un juge d'instruction du pôle de santé publique de Marseille, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de la République de la ville, Jacques Dallest. "Le coureur conteste toute pratique dopante", a précisé le magistrat lors d'une conférence de presse.
Rémy Di Grégorio avait été interpellé par les gendarmes mardi matin dans son hôtel de Bourg-enBresse (Ain), en marge du Tour de France. Il était depuis en garde à vue. Selon le procureur, il devrait être mis en examen pour "détention de procédé dopant interdit sans justification médicale". Le juge doit se prononcer dans la journée.
Le parquet de Marseille a demandé le placement sous contrôle judiciaire de Rémy Di Grégorio, assorti d'un cautionnement de 20.000 euros et d'une interdiction de fréquenter les coureurs et encadrants du Tour de France.
Maximum 3750 euros d'amende
La peine encourue étant d'un an de prison maximum et de 3750 euros d'amende, le cycliste ne peut être placé en détention provisoire. Il devrait ressortir libre du palais de justice de Marseille dans la journée.
A l'encontre du naturopathe, le procureur a requis une mise en examen pour "administration à un sportif de substance ou procédé interdit" et "exercice illégal de la médecine en récidive". Il a réclamé son placement en détention. Le naturopathe a déjà été condamné en 2008 pour des faits identiques. Une somme de 26'000 euros a également été saisie au domicile marseillais du mis en cause.
"A ce stade de l'enquête, nous n'avons pas retenu la circonstance aggravante de bande organisée. Nous ne disposons pas d'éléments démontrant une organisation structurée", a insisté jeudi Jacques Dallest.
L'enquête menée depuis un an, notamment grâce à l'interception de conversations téléphoniques, a démontré que le coureur Rémy Di Grégorio avait subi deux injections d'ozone, un prélèvement sanguin suivi d'une réinjection de sang enrichi, ainsi qu'une administration de glucose au cours des deux mois qui ont précédé le début du Tour de France 2012.
Méthodes interdites
"Pour l'heure, nous sommes face à des méthodes dopantes interdites et non face à des produits dopants en tant que tels", a précisé le magistrat, faisant référence aux deux textes qui prohibent les substances et méthodes utilisées, un décret du 23 décembre 2011 et un arrêté du 5 juin 2012. "Le coureur connaît bien la législation.
Il joue sur les quantités. Il y a beaucoup de zones d'ombre et de choses incohérentes dans ses déclarations", a commenté le colonel Jacques Diacono, qui commande la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille, en charge de l'affaire.
La nature des produits qui ont été saisis à Bourg-en-Bresse est actuellement en cours d'analyse. En l'état de l'enquête, on ignore s'il s'agit ou non de produits dopants.