Au lendemain de son morceau de bravoure contre Ivo Karlovic, Roger Federer a cueilli un sixième titre chez lui à Bâle. Au terme d'une finale qui fut une exécution.

L'homme aux dix-sept titres du Grand Chelem s'est imposé 6-2 6-2 devant David Goffin (ATP 28) en seulement 52 minutes. A bout de souffle - il disputait son 46e match depuis Wimbledon -, le Belge a été cueilli d'entrée de jeu par un Roger Federer qui a tout fait pour empêcher que l'impensable ne se produise: une troisième défaite de rang en finale des Swiss Indoors. Il fut battu en 2012 et 2013 par Juan Del Potro.

Après avoir réussi le break aux premier et septième jeux dans la première manche, Roger Federer forçait la décision à 2-2 au second set en poussant Goffin à la faute au terme de l'un des plus longs échanges du match. Le Belge fautait en revers, son coup fort contre un Roger Federer qui a, dans cette finale, témoigné de l'extrême réalisme. Celui d'un homme qui n'était pas venu sur le court pour plaisanter.

Après ses victoires en 2006, 2007, 2008, 2010 et 2011, Roger Federer sait parfaitement que cette sixième victoire revêt une saveur particulière. Grâce aux 500 points remportés à la Halle Saint-Jacques, il peut nourrir l'ambition de ravir à la fin de l'année la place de no 1 mondial à Novak Djokovic. Seuls 490 points les séparent désormais à la Race. Avec Paris-Bercy, le Masters et la finale de la Coupe Davis, le Bâlois peut encore en gagner 2725...

Par ailleurs, il tenait à gagner et à jouer un tennis de rêve pour signifier à Roger Brennwald qu'il demeurait, malgré les présences de Rafael Nadal et de Stan Wawrinka, le grand patron de la Halle Saint-Jacques.

Avec ses six titres et ses onze finales, il a établi deux records dans "son" tournoi qui risquent bien d'être éternels.

L'orgueil blessé du champion a du bon. Il l'a poussé à se sublimer pour offrir au public bâlois des matches de toute beauté. On pense à ce quart de finale contre Grigor Dimitrov et, bien sûr, à cette demi-finale face à Ivo Karlovic gagnée devant des spectateurs en transe.

A 33 ans, Roger Federer donne tout simplement l'impression de n'avoir jamais été aussi fort. Il reste à espérer que cet état de grâce qui l'habite depuis le Masters 1000 de Shanghaï se prolonge encore pendant quatre semaines. Il lui reste encore à gagner douze simples et éventuellement un double pour écrire peut-être la plus belle page de sa formidable carrière.