Présidentielle américaineRomney investi pour affronter Obama
Mitt Romney a remporté sans surprise mardi soir à la convention républicaine de Tampa (Floride) le vote d'une majorité de délégués de son parti pour affronter Barack Obama à la présidentielle de novembre.
Mitt Romney affrontera Barack Obama à la présidentielle de novembre.
Le candidat a obtenu le seuil nécessaire des 1144 délégués lors d'un décompte réalisé Etat par Etat.
En l'absence d'adversaires, l'adoubement de l'ex-gouverneur du Massachusetts ne faisait aucun doute. Mais ce rituel parfaitement huilé, qui permet au parti de se rallier derrière le candidat vainqueur des primaires, est crucial car il permettra à Mitt Romney de piocher dans les fonds prévus pour l'élection générale elle-même.
Dernière formalité: Mitt Romney prononcera jeudi soir son discours d'acceptation en tant que candidat officiel à l'élection présidentielle du 6 novembre. Mardi, les travaux se sont poursuivis avec les discours de son épouse Ann Romney et du gouverneur du New Jersey Chris Christie, étoile confirmée du parti et «keynote speaker» de cette Convention.
A l'avance
Avec deux jours d'avance sur son agenda, le candidat républicain est arrivé mardi à la Convention nationale de son parti. Son objectif est d'occuper le devant de la scène médiatique malgré la concurrence de la tempête Isaac.
Dans les sondages, le favori du Grand Old Party (GOP) resserre l'écart avec son rival démocrate Barack Obama. Selon l'enquête quotidienne Reuters/Ipsos, le président sortant est crédité de 45% des intentions de vote contre 43% au candidat républicain. Dans un précédent sondage publié lundi, Obama disposait d'une avance de quatre points d'indice.
La programmation de la convention républicaine a cependant été perturbée par la tempête tropicale Isaac, qui évolue en ouragan. Cette coïncidence complique la tâche de Mitt Romney, qui doit au cours de ces trois jours à Tampa créer un élan autour de sa candidature sans paraître insensible au sort des Américains menacés par l'ouragan.
L'atmosphère festive qui prévaut généralement lors de ces grandes messes politiques pourrait ainsi paraître particulièrement déplacée en cas de catastrophe sur le littoral voisin.
«Humaniser» Romney
Mais l'équipe de campagne républicaine juge que M. Romney a de bonnes chances de l'emporter le 6 novembre car il a plutôt bien résisté aux tirs de barrage des démocrates pendant l'été.
L'un des buts avoués de l'équipe Romney à Tampa est d'»humaniser» le candidat républicain, souvent jugé trop éloigné du quotidien des Américains, et dont le statut de multi-millionnaire est exploité par ses adversaires démocrates.
Les collaborateurs de l'ancien gouverneur comptent beaucoup sur l'allocution d'Ann Romney, qui souffre d'une sclérose en plaques et a survécu à un cancer du sein, pour présenter Mitt Romney sous un jour sympathique. Ils comptent également retracer à son avantage la carrière du candidat à la tête du fonds de capital-risque Bain Capital ou du comité d'organisation des JO d'hiver de Salt Lake City en 2002.
Le gouverneur Chris Christie, un temps annoncé comme colistier de Mitt Romney mais qui semblerait plutôt viser l'échéance de 2016, devait quant à lui donner du grain à moudre à l'aile droite du parti. L'ancien prétendant à l'investiture Rick Santorum devait monter lui aussi à la tribune, malgré les réticences de certains proches de M. Romney qui se souviennent des attaques féroces lancées par ce social-conservateur pendant les primaires.
Les orateurs se sont succédé à la tribune de la convention républicaine à Tampa (Floride) mardi soir rivalisant d'amabilités pour le président démocrate sortant Barack Obama dont un retentissant "jetez-le dehors" le 6 novembre prochain.
"Il ne peut pas reconstruire l'économie car il ne sait pas comment elle a été construite", a notamment lancé le président de la Chambre des représentants John Boehner sous les applaudissements des délégués républicains à la convention.
"Le peuple américain lui demande où sont les emplois mais il n'offre que des excuses pas des réponses", a-t-il ajouté.
"Alors dans 70 jours, lorsque le peuple américain se rendra aux urnes, que devrons nous faire ? Jetez-le dehors", a scandé John Boehner.
Tour à tour, des ténors du parti ou encore le candidat malheureux face à Mitt Romney lors des primaires, l'ultra-conservateur Rick Santorum, se sont empressés de dénoncer les politiques du président sortant en matière économique, sociale ou familiale.
"Nous devons cesser la destruction en cours de l'institution du mariage et de la famille dans ce pays", a affirmé Rick Santorum, tandis que le candidat au Sénat, Ted Cruz, appelait à revivre "l'histoire d'amour qui s'appelle l'Amérique". (afp)