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Course nautiqueRoute du Rhum: premières heures, premier incident

Jean Galfione a percuté une bouée, délaminant la coque sur trois mètres. Le départ de la Route du Rhum a été donné à 14 heures à Saint-Malo. Ils étaient pas moins de 91 skippers à s'élancer pour la mythique transat en solitaire.

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Yann Guichard a pris la 2e place de la course, remportée quelques heures plus tôt par Loïck Peyron. (Lundi 10 novembre 2014)

Yann Guichard a pris la 2e place de la course, remportée quelques heures plus tôt par Loïck Peyron. (Lundi 10 novembre 2014)

AFP
Loïck Peyron, qui a franchi la ligne d'arrivée à 04h08 (05h08 suisses), a largement dominé ce 10e Rhum.(Lundi 10 novembre 2014)

Loïck Peyron, qui a franchi la ligne d'arrivée à 04h08 (05h08 suisses), a largement dominé ce 10e Rhum.(Lundi 10 novembre 2014)

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Peyron, 54 ans, avait déjà disputé cette course à six reprises, sans jamais la remporter.(Lundi 10 novembre 2014)

Peyron, 54 ans, avait déjà disputé cette course à six reprises, sans jamais la remporter.(Lundi 10 novembre 2014)

AFP

Jean Galfione, engagé dans la Route du Rhum avec un monocoque de Class40, Serenis Consulting, a percuté une bouée dans le nord de Bréhat et endommagé son bateau, a annoncé la direction de course.

L'ancien champion olympique de saut à la perche en 1996 et premier Français à franchir la barre des 6 mètres a heurté la bouée Nord Horaine, a précisé la même source. La coque du bateau, long de 12m18, a été délaminée sur trois mètres à l'arrière de l'étrave et une varangue (renfort interne) est décollée.

C'est parti!

Les 91 concurrents (un record) de la 10e édition de la Route du Rhum ont pris ce dimanche 2 novembre à Saint-Malo (France) le départ de cette transat en solo longue de 3542 milles (théoriques/environ 6560 km), cap sur Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Le départ a été donné dans des conditions plus clémentes que prévu, avec des vents d'une quinzaine de noeuds de sud/sud-ouest à 14 heures à la pointe du Grouin depuis le ferry Pont-Aven. Des centaines d'embarcations de tous types et tailles, du dériveur au car ferry en passant par des vieux gréements, constellaient la baie de Saint-Malo.

Vincent Riou (PRB) a pris la tête dans la classe Imoca et Sidney Gavignet (Musandam - Oman Sail) dans la catégorie Ultime (grands multicoques). PRB a été suivi sur la ligne par Maître Coq (Jérémie Beyou), Safran (Marc Guillemot) et Macif (François Gabart).

Les skippers, parmi lesquels 4 femmes et 13 étrangers, vont être cueillis à froid et les premières heures de course vers la Guadeloupe seront musclées.

Après cette brève accalmie, le vent va virer à l'ouest et une dépression va générer «un flux très dynamique», avec des rafales à 40 nœuds sur la pointe bretonne dans la nuit de dimanche à lundi.

Ambiance chaude au départ

Pas de quoi rigoler... Et l'ambiance était chaude dès la ligne de départ, longue de 2,2 milles avec les multicoques, plus rapides, au nord, et les monocoques au sud.

La zone de départ, balisée par des bouées jaunes, est interdite aux plaisanciers. Mais les organisateurs étaient très vigilants car les gens ne réalisent pas les vitesses des multicoques et leurs accélérations foudroyantes. Un gros maxi peut ainsi passer de 15 à 30 nœuds en une dizaine de secondes.

Les équipes d'assistance avaient quitté les bateaux 4 minutes avant le coup de canon libérateur, comme le prévoit le règlement.

Des milliers de spectateurs, tous babas de «Rhum», avaient bravé la «drache» pour assister au départ de cette course de légende, créée en 1978. Jamais la Route du Rhum n'aura attiré autant de monde et les «sassées» (passage des écluses), même dans la nuit de samedi à dimanche, ont été suivies par des centaines de passionnés.

Afflux de spectateurs

Au cap Frehel, dernier bout de terre que les skippers vont frôler avant l'île papillon (La Guadeloupe), les spectateurs avaient afflué tôt dimanche matin, malgré la pluie, avec sandwiches, chaises pliantes et... transats.

Les concurrents se répartissent en cinq catégories: les Ultimes (8 multicoques de plus de 60 pieds), les Multi50 (11 multicoques de 15,24 m), les Imoca (9 monocoques de 18,28 m), les Class40 (43 monocoques de 12,18 m) et les Rhum (20 monocoques et multicoques «historiques»).

Les plus rapides, dans la catégorie Ultime, ambitionnent de succéder à Franck Cammas (vainqueur en 2010 en 09 j 03 h 14 min) mais aussi de battre le record de la course, établi en 2006 par Lionel Lemonchois en 07 j 17 h et 19 min.

Le plus jeune skipper est le Français Paul Hignard (19 ans) et le plus âgé une légende vivante de la voile, le Britannique Robin Knox-Johnston (75 ans).

L'attention des médias va inévitablement se focaliser sur les Ultimes, dragsters océaniques surpuissants capables d'atteindre des vitesses époustouflantes (plus de 40 nœuds pour les plus véloces).

Quatre grands favoris en multicoques

Logiquement, la victoire ne devrait pas échapper à Thomas Coville (Sodebo Ultim'/31 m), Francis Joyon (Idec Sport/29,70 m), Loïck Peyron (Banque Populaire VII/31,50 m), Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne/24,38 m) ou Yann Guichard (Spindrift 2/40 m).

Erwan Le Roux (FenêtréACardinal), Yves Le Blevec (Actual) et Lalou Roucayrol (Arkema Région Aquitaine) sont favoris en Multi50, Jérémie Beyou (Maître Coq), François Gabart (Macif) et Vincent Riou (PRB) en Imoca, comme Sébastien Rogues (GDF Suez) en Class40.

Dans la catégorie Rhum des «Golden Oldies», il faudra suivre le match entre Kriter V, le grand monocoque (21 m) mené par Benjamin Hardouin, et les deux petits trimarans de Charlie Capelle (Acapella/11,48 m) et Jean-Paul Froc (Groupe Bertho/11,22 m), quasi sisterships du bateau avec lequel le Canadien Mike Birch avait remporté le premier «Rhum» en 1978, battant Kriter V et Michel Malinovsky de... 98 secondes!

(AFP)

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