EnquêteSalaires «princiers» pour des partenaires de la DDC en Afrique
La Direction du développement et de la coopération (DDC) aurait versé des «salaires princiers» à des partenaires locaux au Zimbabwe dans le cadre de projets d'entraide.

Au Zimbabwe, la pauvreté reste très importante, comme ici sur un marché d'Harare. Des salaires beaucoup trop élevés étaient versés par la DDC a des partenaires locaux, jusqu'à plus de 1000 dollars par jour.
L'affaire concerne les directeurs de deux coopératives, qui auraient perçu des indemnités journalières allant jusqu'à 1050 dollars. Leur salaire mensuel se situait entre 4000 et 10'000 dollars, bien au-dessus du niveau des autres chefs de projet à l'ambassade d'Harare.
C'est ce qui ressort d'un audit sur place de l'organe de révision du DFAE, dont la NZZ s'est fait l'écho lundi et que Keystone-ATS s'est procuré. Les salaires des deux dirigeants locaux ne sont pas conformes aux règles, indique ce document.
Conduite des affaires douteuse
Cet organe émet en outre des «doutes sur la conduite des affaires dans la direction des deux coopératives». La comptabilité et les finances ne sont pas transparentes. Le DFAE s'est notamment penché sur la société privée GRMZ sous contrat avec la DDC pour un projet agricole intitulé SAMP («seed and markets project»). Ce dernier a pris fin en 2019 et la collaboration avec les deux coopératives s'est terminée.
Interpellé, le DFAE rappelle que «la DDC s'engage à toujours négocier les tarifs les plus avantageux en fonction des conditions locales et à appliquer le principe du coût-bénéfice». Les nouveaux projets dans ce pays seront si nécessaire mis en adjudication publique.
La nouvelle orientation de la stratégie de coopération internationale pour les années 2021-2024 prévoit une aide au développement plus ciblée. En Afrique australe, il n'y aura plus que deux pays prioritaires, le Zimbabwe et la Zambie, au lieu de seize.