Rencontre: Salma Hayek: «Je parle le français de Suisse»

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RencontreSalma Hayek: «Je parle le français de Suisse»

L'actrice est déjà venue plusieurs fois dans notre pays et adore particulièrement passer du temps à Genève et à Gstaad.

par
Henry Arnaud
Beverly Hills

Salma Hayek apprécie beaucoup la Suisse, et particulièrement la fondue.

Salma Hayek a un large sourire en nous retrouvant. «J'adore la Suisse et nous y venons au moins une fois par an en famille. Je suis venue une dizaine de fois chez vous», s'est-elle exclamée d'entrée de jeu. Radieuse, l'actrice de 50 ans semble ravie de son retour à Hollywood pour «Hitman & Bodyguard», le thriller d'action dans lequel elle joue aux côtés de Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds. Valentina, sa fille de 10 ans, entre soudain dans la pièce du palace de Beverly Hills où elle nous a reçus. «Dis bonjour à Henry, c'est un copain de maman», lui demande-t-elle. Quelques secondes plus tard, la fillette s'installe dans la chambre adjacente et la comédienne s'assied dans un coin du canapé: «Allez, parlons un peu de la Suisse.»

On parle français ou anglais ensemble?

Holala, je préfère répondre en anglais, sinon je vais chercher mes mots pendant une heure.

Vous avez épousé l'un des plus grands patrons du luxe, le Français François-Henri Pinault. Vous ne parlez toujours pas français à la maison?

Non. Entre son français et mon espagnol, c'est déjà assez amusant de nous entendre parler anglais. Et je ne sais pas si les Suisses vont trouver cela très drôle, mais je dis souvent en plaisantant que je parle le français de Suisse à la maison… c'est-à-dire l'anglais. Je crois qu'il n'y a aucun autre pays où l'on parle autant de langues différentes. Et je n'ai jamais rencontré un Suisse qui ne parle pas anglais. Alors peut-être que je n'ai fréquenté que des lieux touristiques ou des endroits officiels, comme les Nations Unies, mais on m'a toujours parlé anglais en Suisse. Même si j'arrive quelque part en disant: «Bonjour.» (Rires.)

Quel est votre meilleur souvenir en Suisse romande?

J'ai beaucoup de souvenirs personnels, mais le premier qui me vient en tête est mon passage aux Nations Unies. J'avais fait le déplacement à Genève spécialement pour parler de mon implication dans la lutte contre le tétanos chez les nouveau-nés.

Pourriez-vous vivre en Suisse?

Bien sûr, mais la question ne se pose pas dans l'immédiat. Que cela soit Londres, Paris, New York ou Los Angeles, j'ai déjà suffisamment de lieux sur la carte où poser mes valises. Mais j'adore mes séjours en Suisse.

Quelle est votre ville favorite chez nous?

Genève est l'une des villes les plus cosmopolites du monde et j'aime qu'on puisse y croiser des gens qui parlent tant de langues différentes dans les rues. Et nous avons plusieurs fois célébré les fêtes de fin d'année à Gstaad. J'adore Noël sous la neige car je n'ai pas connu cela dans mon enfance et ma fille adore cette ambiance au milieu de vos montagnes.

Salma Hayek et notre correspondant Henry Arnaud durant l'entretien à Beverly Hills. Crédits photo: DR/LMS

Salma Hayek et notre correspondant Henry Arnaud durant l'entretien à Beverly Hills. Crédits photo: DR/LMS

Avez-vous une adresse, boutique ou resto favori en Suisse?

C'est sûrement incontournable pour tous les touristes qui viennent chez vous, mais je ne peux pas concevoir un séjour dans votre pays sans déguster une fondue. Je suis dingue de fromage et c'est le premier repas que je commande en arrivant en Suisse.

À quand Salma à Lausanne ou Genève pour tourner un film?

Cela aurait pu se faire pour «Hitman & Bodyguard». Nous avons tourné entre Londres, Amsterdam et Sofia… Mais une scène à Genève ou à Lausanne aurait été top. Je n'ai jamais lu un script dont l'action se passait en Suisse romande, malheureusement.

«Hitman & Bodyguard» marque votre retour dans un grand film d'action. Pourquoi ce choix?

Avant même de me donner le scénario, on m'a dit que j'incarnerais l'épouse de Samuel L. Jackson et que j'aurais le rôle d'une tueuse dangereuse qui est en prison. J'ai dit oui de suite. Je connais Sam depuis longtemps et nous avons souvent parlé de tourner ensemble. J'adore l'action, cela fait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. Une cascadeuse était prévue pour me doubler dans les scènes plus compliquées, mais en voyant les répétitions, j'ai dit au réalisateur: «Je peux faire cette chorégraphie, essayons.» J'ai 50 ans, alors autant profiter de pouvoir encore tourner des cascades avant que mon corps m'ordonne d'arrêter. Bref, je n'ai pas hésité une seconde à dire oui.

Est-ce que votre fille aura le droit de voir «Hitman & Bodyguard»?

Certainement pas! Il y a trop de bagarres, trop de sang, mais aussi beaucoup trop de gros mots dans nos dialogues. Je refuse qu'elle prononce une seule injure à la maison. Elle était sur le tournage avec moi et m'a entendu dire des gros mots lors d'une réplique avec Sam Jackson. Elle m'a dit: «Ce n'est pas beau ça, maman!» D'ailleurs, Valentina est très intelligente. Comme les injures sont interdites, elle m'a demandé si elle pouvait inventer des mots à la place. Maintenant si elle s'énerve, elle crie: «palakito» ou «galanicha». Cela ne veut rien dire, mais c'est mignon, non?

Pensez-vous que Valentina va suivre vos traces dans le showbiz?

Je pense qu'elle sera une grande avocate. Mais elle montre déjà beaucoup d'intérêt pour la mise en scène. Elle chante, joue de plusieurs instruments et connaît la comédie. Elle est encore plus intéressée par l'aspect technique du cinéma. C'est elle qui récite le texte au début du film «Le prophète», que j'ai produit. Elle a enregistré en deux jours et toute l'équipe de production a adoré son travail. Alors, qui sait ce que l'avenir nous réserve?

Votre fille parle français, anglais, espagnol... Elle devrait étudier en Suisse pour ajouter l'italien et l'allemand par exemple...

C'est une bonne idée, mais j'irai où ma fille ira. Je veux profiter des quelques années qui me restent avant de décider de ses études et de son avenir.

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