Hockey sur glaceSans âme et sans excuse
La «meilleure équipe suisse de l'histoire» est tombée contre la Lettonie en manche éliminatoire.
- par
- Julien Caloz

Hier soir à Sotchi, la déception était immense pour Simpson et les joueurs suisses.
En découvrant la feuille de match, peu avant le début du tournoi, les joueurs helvétiques déclaraient unanimement posséder «la meilleure équipe de Suisse de l'histoire», et il n'y avait aucune raison objective de ne pas les croire.
Composé de 9 joueurs de NHL et de 18 vice-champions du monde, le groupe de Sean Simpson était redoutable sur le papier. Puis l'encre a séché. Et la Suisse s'est découverte fragile et impuissante. Elle est tombée hier contre la Lettonie; une sélection qui n'avait pas remporté la moindre rencontre du tour préliminaire, dont le gardien n'a disputé que 5 matches en club cette saison et dont un seul élément évolue dans la ligue nord-américaine.
Mais toutes les fragilités qui se lisaient entre les lignes du pays balte ont été gommées par une force collective impressionnante.
Or si la Suisse a été capable de tenir tête aux individualités suédoises durant 53 minutes, puis de renverser les Tchèques de Jaromir Jagr (vainqueurs de leur 8e de finale hier), elle n'a rien pu faire contre une formation qui, en évoluant ensemble, mettait cruellement en lumière le principal défaut de son opposant: son absence de jeu collectif. Les Helvètes pourront toujours se rassurer en rappelant qu'à défaut d'avoir gagné en équipe, ils ont perdu tous ensemble, hier soir, pour ce qui était le premier match éliminatoire du tournoi.
Le faible apport des NHLers
On ne peut pas dire, pourtant, que la Suisse a été surprise par un adversaire qu'elle avait déjà rencontré la semaine dernière et qui a évolué dans le même registre hier, s'appuyant sur une défense solide et sur un gardien en état de grâce. «Peut-être que les tirs suisses me conviennent bien», a ironisé Edgars Masalskis, 70 arrêts sur l'ensemble des deux matches face aux Helvètes.
Il était évidemment plus facile pour les Lettons d'exprimer leur satisfaction du devoir accompli que pour les Suisses de révéler ce qui avait précipité leur défaite. Ils ne citèrent comme seule justification que le manque d'efficacité devant le but adverse.
Il était peut-être trop tôt encore pour cibler les fragilités qui se sont révélées durant le tournoi olympique. Comme le taux de réussite en avantage numérique (0%!) ou le faible apport des pensionnaires de NHL. «Je n'en attendais pas moins d'eux», osa même Julien Vauclair, dans le rôle de l'équipier modèle.
La Suisse devra se remettre au travail et faire son autocritique si elle entend aborder les prochains Mondiaux en Biélorussie (du 9 au 25 mai) avec un statut de vice-champion du monde visible non seulement sur le papier, mais également sur la glace. Le sélectionneur national a moins de trois mois pour bâtir une équipe qui hurle ensemble pour réclamer un hors-jeu.
Une équipe comme la Lettonie hier soir.