Hockey sur glace: Sarault: «Je suis plus heureux à Viège qu’à tourner en rond chez moi»

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Hockey sur glaceSarault: «Je suis plus heureux à Viège qu’à tourner en rond chez moi»

Nouvel entraîneur en chef du club haut-valaisan de Swiss League, le Québécois entrera en scène ce samedi alors que Thurgovie sera en visite à la Lonza Arena (17h45) .

par
Emmanuel Favre
Yves Sarault entend accorder de la liberté d’action aux Viégeois dans le compartiment offensif.

Yves Sarault entend accorder de la liberté d’action aux Viégeois dans le compartiment offensif.

Freshfocus

Nommé entraîneur en chef du HC Viège (8e du championnat de Swiss League avec une récolte de 36 points en 28 matches) jusqu’au terme de la saison 2020-2021 vendredi, Yves Sarault (48 ans) n’a guère eu le temps d’imposer sa patte sur le jeu des Lions haut-valaisans qui manquent singulièrement de constance depuis le début de la campagne.

Après une séance d’entraînement vendredi, un warm-up matinal samedi, une présentation de séquences vidéos aux joueurs, le Québécois gesticulera une première fois derrière le banc de l’équipe basée à la Lonza Arena dès 17h45 alors que Thurgovie (7e, 28 matches, 42 points) se présentera dans le camp d’en-face.

Un défi qui motive bien davantage qu’il n’inquiète celui qui avait été repêché en troisième ronde par le Canadien de Montréal en 1991 et qui avait disputé 106 matches de NHL avant d’amorcer une deuxième carrière en LNA : «Il est impossible de tout changer en si peu de temps, explique l’ancien entraîneur des M20 lausannois et coach assistant de la première équipe du LHC. Mais j’ai quand même pu procéder à quelques ajustements.»

Yves Sarault en 1991, repêché par le Canadien de Montréal en NHL.

Yves Sarault en 1991, repêché par le Canadien de Montréal en NHL.

Canadien de Montréal

Yves Sarault, c’est quoi, votre style de jeu?

J’aime accorder de la liberté aux joueurs dans certaines zones de la patinoire, principalement dans le secteur offensif, afin qu’ils puissent exprimer leur créativité. En défense, en revanche, il s’agira d’être bien structuré.

‹‹Je suis content d’avoir obtenu le vote de confiance de personnes avec qui j’ai travaillé ces dernières saisons››

Yves Sarault, entraîneur du HC Viège

Voilà 10 ans que vous êtes instructeur. Si l’on fait abstraction d’un intérim à la tête du Lausanne HC en 2017-2018, vous avez essentiellement travaillé dans le développement de jeunes joueurs…

Oui, c’est ça. Et, lors du processus de recrutement opéré par le HC Viège, je suis content d’avoir obtenu le vote de confiance de plusieurs personnes avec qui j’ai travaillé ces dernières saisons. Des dirigeants et certains de mes anciens joueurs ont eu de bons mots pour moi.

Votre contrat ne court que jusqu’à la fin de la saison. Vous allez jouer gros ces prochaines semaines, non?

Ce n’est pas ainsi que je vois les choses. Je suis bien plus heureux à ce poste, avec la chance de pouvoir effectuer mon métier, qu’à tourner en rond chez moi.

Le grand public se souvient probablement de vous, l’ancien attaquant teigneux du SCB et de GE Servette du début des années 2000. Dans la vie et derrière un banc, vous êtes toujours comme ça?

Yves Sarault sous le maillot de Berne en 2004 alors qu’il se bat avec le Luganais Jean-Jacques Aeschlimann.

Yves Sarault sous le maillot de Berne en 2004 alors qu’il se bat avec le Luganais Jean-Jacques Aeschlimann.

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(Rires) Pas du tout! Durant les années que vous évoquez, je jouais un rôle, mais je suis d’une toute autre nature. A cette époque, le hockey était différent. On jouait pour faire mal, pas pour blesser un adversaire, mais, oui, pour faire mal. Et laissez-moi vous dire quelque chose…

‹‹Si un joueur avait aujourd’hui la même attitude que moi il y a 15 ans, il serait suspendu tous les quatre ou cinq matches››

Yves Sarault, entraîneur du HC Viège

Oui!

Le hockey a tellement changé que si un joueur avait aujourd’hui sur la glace la même attitude que moi il y a 15 ou 20 ans, il serait suspendu tous les quatre ou cinq matches.

Préférez-vous le jeu d’aujourd’hui, basé sur la vitesse avec moins d’accrochages, ou celui de vos années de joueur?

J’aime le hockey! Mais j’ai eu particulièrement du plaisir à regarder les matches du dernier Championnat du monde M20. Le Canada, par exemple, a présenté un jeu moderne tout en étant robuste sur le plan physique.

Yves Sarault avec le maillot du Canada à la Coupe Spengler 2007. L’occasion de plaisanter avec Arno Del Curto, l’entraîneur du HC Davos.

Yves Sarault avec le maillot du Canada à la Coupe Spengler 2007. L’occasion de plaisanter avec Arno Del Curto, l’entraîneur du HC Davos.

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Une inspiration pour votre travail à Viège?

En Suisse, en fait, tout dépend de l’identité des arbitres. Il faut faire attention car la ligne peut quelque peu différer selon les directeurs de jeu. Mais oui, ce jeu est inspirant.

A la Lonza Arena, vous allez parler tactique avec Vesa Viitakoski, votre assistant finlandais avec qui vous aviez joué à St.John, en AHL, il y a 25 ans. N’y avait-il pas plus de chances de gagner le gros lot à l’Euromillions que de vous retrouver dans le Haut-Valais?

C’est assez cocasse, en effet. A l’époque, nous étions dans le club école des Calgary Flames et nous n’avions passé qu’un mois ensemble car Vesa avait échangé aux Nordiques de Québec. Mais je l’ai tout de suite reconnu.

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