Hockey sur glaceSavary: «Il faudra aller gagner une fois là-bas»
Avec un Huet à la hauteur de l'événement et des joueurs suisses qui ont pris leurs responsabilités, le Lausanne HC a prouvé qu'il méritait sa place en LNA.
- par
- Christian Maillard

Paul Savary reçoit les consignes de son coach, et les applique à la lettre.
Vous leur enlevez le chef d'orchestre? Et alors? La musique continue à résonner de plus belle. Parce qu'ici dans ce coin du pays, l'union fait sa force. Le Lausanne HC n'est pas une équipe comme les autres. Elle déchaîne depuis des lustres les passions. Même en LNB. Depuis huit ans maintenant. A Malley, la patience est faite depuis des années d'espérance.
Hier, il y avait plus de 9000 spectateurs, qui y croient tous, de plus en plus, dur comme fiers, à cette ascension. Devant un public si fidèle qui a joué à fond son rôle de septième homme, les joueurs de Malley ne pouvaient pas les décevoir hier soir.
En assurant leurs arrières, en gommant les erreurs défensives et en restant bien disciplinés, ils ont été à la hauteur de l'événement. Les Lions ont égalisé avec la manière dans cette série de promotion-relégation. Face à ce LHC-là, Langnau, qui ne s'attendait certainement pas à un accueil aussi chaud, va devoir lutter pour sauver sa place en LNA. Il est en plein doute.
Un visage plus conquérant
Il manquait, pourtant, la griffe de l'artiste: celle de Colby Genoway, son maître à penser, capable d'organiser le jeu et de mettre en valeur ses coéquipiers. Barcelone jouait sans Messi. Mais avec un esprit de corps remarquable, un cœur de vainqueur. J
eff Ulmer, qui n'avait plus joué depuis le 19 mars, lors de l'acte I de la finale de LNB, s'est mué dans le collectif. Avec un Cristobal Huet décisif et déterminant, des joueurs suisses qui avaient élevé encore d'un cran leur niveau, les Vaudois ont montré un visage bien plus conquérant, leur autre face cachée.
Pour décrocher la lune, l'entraîneur Gerd Zenhäusern a su faire briller ses autres étoiles sur la glace. A commencer par Alexei Dostoinov. Cette petite perle russe, formée à Zurich, sera un grand joueur de LNA comme Andreï Bykov, s'il décide un jour de devenir plus altruiste. Sous son impulsion et celle de Florian Conz, les Lausannois ont su renverser la vapeur et mettre la pression sur le visiteur au début du deuxième tiers.
Les Bernois, qui n'ont toujours pas trouvé leur gardien (Bäumle était dans les tribunes), ont bien du souci à se faire sur un avenir de plus en plus précaire. «Mais il faudra tout de même aller gagner une fois là-bas», tempère Paul Savary, alors que le public danse dans les gradins, au rythme de la LNA.
Lorsque vous êtes perdu dans les ténèbres, tout ce qu'il reste à faire c'est attendre que vos yeux s'habituent à cette obscurité. Après avoir pris la température jeudi à l'Ilfis, la formation de Malley est prête à répéter cette partition mardi.